
Entre étiquettes jugées trop salées, politique publique contestée et un attachement au made in France moins absolu qu’on ne le pense, la nouvelle étude de l’Observatoire Cetelem dresse un constat cash: un fossé s’agrandit entre les attentes des Français et la réalité du marché automobile. Une photo instantanée d’un secteur en quête de solutions, en France comme en Europe.

Le “fait en France” a-t-il perdu de son aura? L’enquête, menée auprès de 15 774 personnes dans 13 pays, réserve en tout cas des réponses qui bousculent les idées reçues et mettent en lumière des arbitrages très concrets côté consommateurs.
Première certitude: l’auto neuve a toujours bonne presse (92 % en ont une image positive), mais son ticket d’entrée reste jugé trop élevé. En France, le ressenti est encore plus tranché: plus de neuf personnes sur dix (94 %, contre 89 % dans le monde) estiment que le prix moyen d’une voiture neuve est devenu trop cher et qu’il a nettement grimpé ces dernières années. Les Chinois, eux, tempèrent: à peine 55 % partagent ce diagnostic, signe que la perception varie selon les marchés.

Ces hausses sont-elles pour autant légitimes? Les Français restent parmi les plus sceptiques de l’étude: sept sur dix (71 %) jugent ces augmentations injustifiées, un score nettement supérieur à la moyenne mondiale (59 %). Et la confiance s’érode sur la valeur: moins d’un Français sur deux (49 %, contre 62 % dans le monde) estime que les voitures neuves offrent encore un bon rapport qualité/prix. En clair, le ressenti prix/valeur est en décalage avec l’offre actuelle.

Pour faire baisser la note, deux axes émergent. D’abord, la simplicité: deux Français sur trois (66 %) plébiscitent des modèles moins chers, au besoin en revoyant leurs propres critères d’achat—moins d’équipements, moins de puissance, plus d’essentiel. Ensuite, les marges: trois sur quatre (75 %) estiment que les constructeurs devraient réduire leurs marges pour soutenir la demande. Bref, retour au pragmatisme, avec des finitions épurées et des prix plus accessibles.
Plus étonnant encore: bien que neuf Français sur dix (89 %) jugent essentiel de réduire l’empreinte environnementale des véhicules, une courte majorité (52 %) plaide pour produire là où la main-d’œuvre et les procédés coûtent le moins cher, même si cela peut générer des impacts environnementaux ou sociaux négatifs. Un sentiment partagé par une partie des Européens interrogés (56 %). Dans le même temps, l’affect continue de peser lourd dans l’achat: plus de sept Français sur dix (72 %) se disent très attachés à certaines marques, un niveau proche des États‑Unis (75 %) et de l’Allemagne (76 %), et supérieur à la moyenne mondiale (69 %). Et l’esthétique reste un deal-breaker: sept sur dix déclarent accorder une grande importance aux lignes de leur future voiture. En Chine, cet enjeu grimpe encore d’un cran, avec 89 % de répondants particulièrement attentifs au design.

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