Dans le jeu vidéo, l’accès anticipé permet de jouer tôt, moins cher, à un titre encore en chantier. Cette formule a duré un bon moment pour Rennsport, mais la simu centrée sur la course sur circuit est désormais proposée en version complète sur PC et consoles. À l’inverse, Assetto Corsa Rally ouvre seulement son chapitre "early access" avec un contenu plus restreint. L’idée n’a rien d’exotique dans le monde PC, alors que dans l’automobile elle reste ultra rare, même si BMW a par exemple expérimenté le principe avec son iX5 Hydrogen. Pour beaucoup, Rennsport ressemblait déjà à une vieille connaissance, sa bêta payante ayant circulé longuement. Désormais, place au lancement classique et à un écosystème plus stable, tandis qu’Assetto Corsa Rally entame sa période d’essais publics avec un paquet d’ajouts à venir au fil des mises à jour.
Concrètement, ces deux approches opposées secouent la scène simracing: Rennsport vise la consolidation et l’ouverture sur console, quand Assetto Corsa Rally cherche le feedback des joueurs dès maintenant. Dans les deux cas, on retrouve une orientation très "hardcore" sur la physique et l’immersion, avec la promesse d’un pilotage crédible et une technique portée par l’Unreal Engine 5. Reste la question clé: contenu, modes, fonctionnalités en ligne et modèle économique seront-ils au niveau des attentes de la communauté, très exigeante sur les sensations, les serveurs et la qualité des mises à jour?
Au menu, la simu se déploie aussi pour la première fois sur PlayStation et Xbox, avec une philosophie différente des références arcade-simu comme Gran Turismo 7 et Forza Motorsport. Ici, pas de berlines de tous les jours: Rennsport aligne uniquement des voitures de course modernes. Au lancement, comptez 19 machines réparties entre GT3, GT4, coupes monotypes (dont 911 GT3 Cup) et hypercars d’endurance. Côté tracés, 10 circuits réels scannés au laser sont au programme, épaulés par quatre pistes fictives "créées par la communauté". Attention toutefois: la très convoitée Nordschleife du Nürburgring est incluse dans l’édition Deluxe à 79,99 €, qui embarque aussi les deux premiers DLC. En édition Standard (59,99 €), ces contenus resteront payants. Des bonus sont aussi annoncés: 1 100 REN$ (monnaie virtuelle), des livrées exclusives, la Porsche 911 GT3 R Rennsport (concept non réel) et la Ford Mustang GT3. L’objectif est clair: offrir un pack de départ solide et immédiatement fun pour le chrono et les courses en ligne.
Côté modes, c’est assez classique mais efficace: en solo, un mode carrière baptisé Championnat, du contre-la-montre et des courses rapides pour grinder ses temps. En multi, l’ambition eSport est affichée avec des grilles jusqu’à 24 pilotes, des serveurs par région et des championnats communautaires. Le hic? Sur PC, la concurrence est féroce et déjà bien installée, ce qui a longtemps freiné la montée en puissance de Rennsport. La version complète suffira-t-elle à inverser la tendance? Les premiers retours restent partagés, mais le jeu marque un gros point différenciant: un cross-play solide, capable de mélanger joueurs PC, PlayStation 5 et Xbox sur les mêmes courses. Mieux, on peut alterner console et ordinateur tout en gardant sa progression, ses stats et ses réglages. Pour un titre pensé pour le chronomètre et l’endurance, cette continuité multi-plateformes est un vrai atout qualité de vie, et un argument clé pour rameuter des communautés dispersées.
Changement de terrain avec Assetto Corsa Rally, qui choisit l’accès anticipé, comme les précédents volets de la licence. Contre 29,99 €, on accède à une version non définitive, au contenu limité et aux bugs inévitables, en échange de mises à jour régulières nourries par les retours de la communauté. La sortie finale n’est pas attendue avant 12 à 18 mois. Annoncé par surprise lors de la Simracing Expo, le projet secoue un segment rallye un peu assoupi ces derniers temps. Attention: il ne boxe pas dans la même catégorie que Rennsport, l’un étant orienté circuit, l’autre spéciale chronométrée. En commun, les deux partagent l’Unreal Engine 5, moteur puissant mais parfois contesté pour ses perfs variables selon les plateformes et les implémentations. Reste à voir si la maîtrise de la physique et de l’optimisation suivra le rythme des ambitions.
Sur le papier, l’ADN Kunos a de quoi rassurer: comportement crédible, retour de force soigné, et attention aux détails. Le studio italien collabore toutefois ici avec Supernova, et il faudra vérifier si l’alchimie opère manette en main. La première mouture "early access" propose deux rallyes pour tester la copie: Alsace sur asphalte et Pays de Galles sur terre. Dix voitures variées sont prévues dès le départ, dont la Citroën Xsara WRC de Sébastien Loeb, les Lancia Delta HF Integrale, Rally 037 et Delta HF Integrale, ainsi que la Mini Cooper S. C’est largement de quoi s’amuser en spéciale, même si certaines features manquent à l’appel au lancement, comme la réalité virtuelle. Ironie du sort: la VR est aussi absente actuellement côté Rennsport, alors qu’elle avait été proposée durant son accès anticipé. À mesure que le contenu, la physique et l’optimisation progresseront, Assetto Corsa Rally pourrait devenir le nouveau terrain de jeu des puristes du gravel et de l’asphalte.
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