Après le départ surprise de Gilles Vidal pour Stellantis, Renault s’est retrouvé sans capitaine pour piloter son style. Ce flottement touche à sa fin: la marque confie désormais la direction du design à Alexandre Malval. Son nom ne vous dit peut‑être rien, mais son CV parle. Français, formé au Royal College of Art, il a fait ses armes chez Peugeot, Volkswagen et Citroën, avant de passer plus de sept ans chez Mercedes. Bref, un profil taillé pour relancer l’élan créatif du Losange.
Cet été, la marque a encaissé deux secousses majeures. Après le départ de Luca de Meo vers d’autres horizons, elle a aussi vu filer son designer star, Gilles Vidal. Ce dernier a fait son retour chez son ancien employeur, Stellantis, pour y prendre des responsabilités. La bonne nouvelle, c’est qu’on connaît déjà son remplaçant: Alexandre Malval prend les rênes, avec la mission de garder le cap et d’accélérer la transformation du style Renault.
C’est bien Alexandre Malval qui décroche ce poste stratégique. Âgé de 55 ans et diplômé du Royal College of Art de Londres, il connaît la maison: il a débuté en 1994 au département de design avancé de Renault, avant de filer dès 1996 chez Volkswagen. Pendant cinq ans, il y a œuvré au centre de design européen de la marque allemande. Mais c’est surtout chez Citroën qu’il marquera durablement son empreinte, avec une vision créative assumée et un goût pour les concepts à personnalité et des signatures de style marquantes.
Arrivé chez les chevrons en 2001 comme « simple » designer, il grimpe vite les échelons et devient « design manager » en 2003. En 2009, il prend le même rôle chez Peugeot, avant de revenir chez Citroën en 2012 comme directeur du style. Trois ans plus tard, il reçoit le trophée de « design automobile de l’année » pour le C4 Cactus, un pari esthétique audacieux qui continue de diviser. En parallèle, la troisième génération de C3 et le premier C5 Aircross, dessinés durant cette période, mettront tout le monde d’accord et signeront une carrière commerciale nettement plus solide en Europe comme sur d’autres grands marchés automobiles.
Avant de revenir chez Renault, Alexandre Malval a passé sept ans chez Mercedes. Il y dirigeait le studio de design avancé ouvert en 2019 à Sophia Antipolis, sur la Côte d’Azur. Objectif: imaginer des concepts-cars et explorer des pistes de style pas forcément destinées à la série. Chez Renault, le cadre change: plus de concret, plus d’industrialisation, et des décisions qui engagent directement les futurs modèles. Un terrain idéal pour transformer ses idées en voitures que l’on verra réellement sur la route dans les années qui arrivent au catalogue.
Même si la gamme a été largement renouvelée récemment, les défis restent sérieux. Rattaché à Laurens van den Acker, Alexandre Malval arrive dans un moment où le style Renault oscille entre un néo‑rétro assumé (R4, R5, Twingo 4) et une veine plus contemporaine (Clio 6, Rafale). Continuera‑t‑il sur cette ligne multiple ou cherchera‑t‑il à homogénéiser davantage la famille ? Réponse plus tard: l’empreinte d’un patron du design se voit avec retard, car les projets sont gelés plusieurs années avant d’entrer en production. En attendant, cap sur la cohérence perçue, l’efficacité aérodynamique et l’identité lumière nocturne.
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