On attribue souvent l’art du clonage automobile à la Chine, mais le Japon s’est imposé maître dans la discipline grâce à des alliances stratégiques et assumées. Les Mazda 2 Hybrid, Mitsubishi Colt ou plus récemment la Nissan Micra électrique empruntant l’ingéniosité de la Renault 5 E-Tech montrent que copier peut devenir un modèle économique ultra-efficace lorsque tout le monde y trouve son compte.
Plutôt que de repartir de zéro, ces collaborations entre marques créent véritablement un win-win pour celles qui veulent améliorer leur présence en Europe sans perdre leur ADN local.
En 2022, Mazda a lancé sa berline hybride en faisant le choix malin de s’appuyer sur la Toyota Yaris. Même design, mêmes technologies – seul le badge change. Cette première Mazda fabriquée en France à l’usine Toyota d’Onnaing permet à la marque d’Hiroshima d’ajouter une corde hybride à son arc sans bouleverser ses équipes d’ingénierie. La voiture se distingue par une offre de 116 ch, tandis que la version 130 ch reste l’apanage de Toyota. Fait amusant, une autre Mazda 2, non hybride et 100 % maison, continuait d’exister au catalogue jusqu’en 2024, avant de prendre sa retraite pour laisser plus de place à la version collaborative.
Pour marquer son identité, Mazda a ensuite restylé la face avant de la 2 Hybrid, histoire de l’éloigner un peu – visuellement – de la Yaris. Fait peu connu, le process s’est même inversé en Amérique du Nord : la Toyota Yaris y a été proposée entre 2019 et 2020 sur la base d’une Mazda 2 relookée selon les codes Toyota.
Mitsubishi adore piocher dans le catalogue Renault, et la dernière Colt ne fait pas exception. Deux jumelles quasi identiques, qui partagent tout ou presque : la ligne, l’intérieur, l’usine turque de Bursa. Seuls détails distinctifs : le logo, le volant, les jantes... Bref, du sur-mesure pour ceux qui raffolent du style Clio mais veulent miser sur l’exotisme japonais.
Les chiffres de vente soulignent le décalage : ultra-confidentielle en France (moins de 900 exemplaires en 2024 contre plus de 91 000 Clio), la Colt brille en Allemagne et ailleurs. Cette stratégie permet à Renault d’occuper plus d’usines et à Mitsubishi d’avoir une vraie offre compacte européenne, en ne changeant presque rien mais en bénéficiant du know-how français.
L’exemple le plus actuel ? La nouvelle Nissan Micra électrique, conçue et assemblée à Douai sur la plate-forme de la Renault 5 E-Tech. Un jackpot pour Nissan, qui peut accélérer sa transition électrique sans coûter une fortune en développement. La différence cette fois ? La Micra n’est pas juste un copier-coller avec logo modifié : elle bénéficie de panneaux de carrosserie dessinés exprès pour elle et s’inspire de la lignée Micra classique pour se forger une personnalité unique.
La Micra va sûrement rester discrète en France, pays de la légendaire R5, mais ailleurs en Europe où l’ancienne Renault 5 est moins culte, la citadine nippone pourrait effectuer une belle percée. Résultat : une stratégie audacieuse pour permettre à Nissan de surfer la vague électrique tout en offrant une identité nouvelle à son modèle urbain phare.
Souris à la main droite, stylet de la palette graphique à la main gauche, je suis un journaliste/designer passionné d’automobile depuis toujours, avec un œil pour ceux qui innovent dans le secteur !
Comme la Mazda 2 Hybrid, l’innovation passe aussi par de nouveaux modes d’acquisition : louer une BMW Série 3 en LOA devient accessible en passant par Joinsteer, pour rapprocher le rêve automobile de la réalité.
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