Dans le microcosme du simracing, Ian Bell s’est forgé une solide réputation. On lui doit deux sagas marquantes: GTR, réputée pour son réalisme, puis Project CARS, pensée pour toucher un public plus large, notamment sur console. Avec Project Motor Racing, il revient aux commandes pour proposer une expérience accessible mais ambitieuse, disponible sur PlayStation 5, Xbox Series et PC. Positionné face à des mastodontes comme Gran Turismo 7, Forza Motorsport ou Rennsport, ce nouvel opus veut marier sensations, immersion et variété, sans sacrifier les fondamentaux qui comptent pour les pilotes virtuels.
Pour les fans de course virtuelle, la période récente a été particulièrement chargée. En plus d’une mise à jour conséquente et réussie d’Automobilista 2 sur PC, pas moins de trois nouveaux titres ont pointé le bout de leur nez. Rennsport et Assetto Corsa Rally ont même choisi d’arriver en simultané, tout en se situant à des stades de développement très différents. Un troisième larron s’invite désormais: Project Motor Racing, disponible à la fois sur PC et sur consoles PlayStation 5 et Xbox Series. Si son nom évoque la série Project CARS, ce n’est pas un hasard: on retrouve derrière le projet le même homme, Ian Bell. Il a depuis cédé Slightly Mad Studios pour lancer Straight4 Studios, tout en s’alliant à Giants Software, la société suisse connue pour la franchise à succès Farming Simulator. Objectif: capitaliser sur un moteur technique robuste et des méthodes de production efficaces pour livrer un jeu de course moderne, modulable et prêt pour la communauté.
Le jeu s’appuie sur le Giants Engine, le même moteur graphique que celui de Farming Simulator 25. Sauf qu’ici, pas de moissonneuses: place aux voitures. Dès le lancement, 70 bolides de compétition sont disponibles, répartis en 13 catégories. Sur le papier, l’effectif paraît plus modeste que chez Gran Turismo 7 ou Forza Motorsport. Mais il surclasse nettement l’offre initiale de Rennsport, et surtout brille par sa diversité. Au menu: les incontournables GT3 et GT4, des Hypercars modernes, mais aussi des légendes comme la Porsche 917K des années 1970, les féroces Groupe C et GTO des années 1980, les spectaculaires GT1 de la fin des années 1990, ou encore les prototypes LMP du début des années 2000. Un casting qui permet de voyager à travers les époques et de varier les styles de pilotage. De quoi satisfaire les puristes comme les curieux, quels que soient leurs réglages et préférences de conduite.
Côté circuits, un peu moins d’une vingtaine de tracés sont proposés au départ. Les classiques sont là, avec Spa‑Francorchamps et la redoutable boucle nord du Nürburgring. Le jeu ose aussi des choix plus rares: Canadian Tire Motorsport Park et Lime Rock Park en Amérique du Nord, Kyalami en Afrique du Sud, ou encore Sao Paulo en Amérique du Sud. L’utilisation du Giants Engine ouvre la porte à une évolution rapide du contenu grâce aux mods créés par la communauté. Point clé: ce moteur facilite le portage de ces ajouts non officiels sur console, une vraie singularité dans le genre. Reste la question de l’encadrement: il faudra éviter les conversions hasardeuses venues d’autres titres et gérer les sujets épineux de licences. Si l’équilibre est trouvé, les joueurs pourraient bénéficier d’un flux continu de nouvelles voitures, livrées et circuits pour faire vivre le jeu sur la durée. C’est un vrai levier communautaire pour accélérer l’innovation.
Pour séduire, Project Motor Racing mise aussi sur un mode Carrière original. L’idée est de répliquer les enjeux financiers du sport auto pro: vos décisions comptent, de l’emplacement du QG au choix des sponsors, en passant par la gestion des week‑ends de course. Les plus courageux peuvent activer une expérience dite “authentique” qui interdit toute relance d’épreuve après un échec. Résultat: on réfléchit à deux fois avant un dive‑bomb au premier virage. Côté online, le multijoueur intègre un système de classement et de sécurité afin de composer des grilles équilibrées et limiter les comportements toxiques, à la manière d’iRacing. De quoi offrir des battles propres et des championnats réguliers pour grinder sans frustration. Les clubs et ligues privées sont évidemment de la partie.
Comme Rennsport, le titre prévoit du crossplay entre joueurs consoles et PC, une fonction encore rare dans les simulations et utile pour densifier le matchmaking. Reste une réalité moins glamour: les premiers retours sont mitigés et, sur PC, la concurrence est féroce. Plusieurs joueurs évoquent un retour de force timide, une physique perfectible et des graphismes qui manquent d’éclat par rapport aux ténors du marché. D’autres saluent au contraire la variété du contenu et le potentiel des outils communautaires. Il faudra voir comment le modèle de mise à jour fera évoluer l’ensemble après la sortie, notamment sur la sensation de conduite et l’optimisation. Les comparaisons avec Assetto Corsa Evo reviennent souvent, ce dernier étant jugé plus prometteur par certains testeurs. Prudence donc, mais pas fatalité: avec des patches réguliers et un support mod solide, Project Motor Racing a les cartes pour se bonifier rapidement et trouver sa place sur la grille. Le suivi à moyen terme sera déterminant pour convertir l’essai.
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