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On a mis le volant Logitech RS50 à l’épreuve: trois profils, un même verdict

On a mis le volant Logitech RS50 à l’épreuve: trois profils, un même verdict

Après avoir laissé le champ libre à Fanatec, Thrustmaster ou Moza, Logitech revient en force avec un volant direct drive accessible. Le RS50 promet un gros couple pour un tarif compressé. Mais qui dit prix serré dit parfois compromis… On l’a mis entre les mains de trois profils de joueurs très différents pendant plusieurs semaines pour trier le vrai du buzz, pédalier compris. Spoiler: ils sont étonnamment d’accord.

Un volant à moins de 300 €, avec 8 Nm au compteur ? Le lancement de la nouvelle base RS50 a fait du bruit dans le petit monde du simracing. Logitech propose enfin un direct drive vraiment abordable. Le moteur est directement dans le moyeu, ce qui élimine les pertes d’info des systèmes à courroie ou à engrenage. Cette techno est devenue la norme au-delà de l’entrée de gamme, mais la facture grimpe vite… et c’est là qu’on voulait voir si le RS50 tenait la promesse.

Quel prix pour un ensemble Logitech RS complet avec pédalier ?

Pour un ensemble complet prêt à rouler, il faut compter près de 650 €, voire près de 800 € avec un pédalier.
Pour un ensemble complet prêt à rouler, il faut compter près de 650 €, voire près de 800 € avec un pédalier.© Logitech

Le bundle avec roue ronde et hub bourré de boutons s’affiche à 649,99 €, que ce soit sur PC, PlayStation ou Xbox. Là, on rentre dans le marché. Sans pédalier ? Logitech G en propose un nouveau à 149,99 €. Le rapport prix/prestation reste costaud face aux rivaux, surtout avec capteur de pression pour un freinage précis, mais la note totalise quand même près de 800 €. C’est ce set (base + roue + pédalier) qu’on a fait tourner plusieurs semaines. Les candidats ne manquaient pas ! Et pour une fois, vous avez trois avis croisés, de joueurs aux profils très différents. Un quatrième essai devait s’ajouter, mais l’installation sur un cockpit un peu ancien a tourné court.

Le test de Julien Landeau, l'habitué des manettes

Fan de la saga Gran Turismo depuis le tout premier, je joue quasi exclusivement à la manette, faute de place, de budget et par habitude. Du coup, le RS50 arrivait au bon moment. Première impression face à la concurrence grand public : ça respire la qualité. Le packaging est propre, l’ensemble pèse son poids. À l’ouverture, vibe “matos pro” avec des matériaux premium. Comme sur le haut de gamme simracing, on a une base, une roue qui se clipse et un pédalier. Peu de plastique : beaucoup de métal, pas mal d’éléments à visser soi-même.

La qualité des matériaux utilisés par Logitech se révèle très soignée.
La qualité des matériaux utilisés par Logitech se révèle très soignée.© Logitech

Le montage ? Pas ultra fluide : la notice visuelle sur la boîte est jolie mais pas hyper claire. Le QR code vers les tutos vidéo mériterait d’être mis en avant pour gagner du temps. Au branchement, j’ai pas mal galéré pour que la PS5 reconnaisse le volant. Solution: utiliser l’USB arrière au lieu des USB‑C en façade, et déconnecter la manette. Logique quand on sait, mais pas instinctif pour un newbie. Une fois le tout fixé sur une table basse avec une position clean, le RS50 donne envie. Le grip de la jante est top, la rotation super fluide. Les pédales sont bien placées et les patins limitent le glissement… en statique !

En dynamique, on change de dimension. La précision est dingue, l’immersion bluffante. Le retour d’info permet d’exploiter bien mieux les réglages de chaque auto. ABS, suspensions, sous‑virage/survirage, pneus… tout parle plus clair que sur manette. Je reste toutefois dubitatif sur la violence du retour de force. Signe de qualité pour les puristes, OK, mais j’ai vite retiré les pouces de l’intérieur de la jante pour éviter la blessure, et par flemme je n’ai pas tout de suite cherché à baisser la force après avoir perdu du temps à l’installation. Point noir pour moi : le pédalier. L’accélérateur est doux et précis, mais la pédale de frein est tellement raide que le dosage devient casse‑tête. En plus, les grips ne suffisent pas toujours à le maintenir en place, pas idéal pour une simu… Bonne nouvelle : la butée et la dureté se règlent, comme je l’ai découvert après coup.

Le pédalier Logitech RS Pedals n'a pas reçu des commentaires aussi élogieux de la part de nos testeurs que le volant à retour de force.
Le pédalier Logitech RS Pedals n'a pas reçu des commentaires aussi élogieux de la part de nos testeurs que le volant à retour de force.© Logitech

Entre un gain de précision et un manque de temps pour peaufiner les réglages à ma sauce, mes chronos ont pris cher : 3 à 5 s au tour selon les circuits. Malgré tout, bilan positif et grosse envie de passer au volant ! Si je craque, je prendrai le temps d’optimiser l’installation : mapping des boutons bien pensé, retour de force adouci au début, pédalier fixé au sol (ou frein moins raide). Côté budget, pour un débutant, ça pique un peu. Certes, le RS50 est super bien placé face à la concurrence, avec une offre d’accessoires pléthorique. Mais même sur la config minimale, le ticket d’entrée reste costaud. Et pourtant, impossible de faire taire cette petite voix: « Allez, vas‑y ! »

Le test de Jalil Chaouite, le proprio d'un volant concurrent

Côté vécu, j’ai usé pas mal de volants grand public. Aujourd’hui je joue avec un Thrustmaster T598 et je fais quelques sessions par an sur un Fanatec Clubsport DD+. J’ai testé le RS50 sur PS5, sur Gran Turismo 7. Bonne surprise : pas de gros effet rebond gauche‑droite. Les architectures (traction/propulsion/4x4) ressortent bien au volant, avec de vraies différences d’une auto à l’autre. Gestion des transferts de charge propre : l’inertie se lit facilement et on flirte avec la limite d’adhérence sans s’arracher les bras, même avec des pneus peu accrocheurs.

L'ensemble de nos testeurs a jugé le retour de force offert par cette nouvelle base Logitech RS50 globalement très convaincant.
L'ensemble de nos testeurs a jugé le retour de force offert par cette nouvelle base Logitech RS50 globalement très convaincant.© Logitech

Le TrueForce maison change la donne: sans, c’est fade; avec, la connexion route‑volant est nette. Les petites vibrations sont bien dosées, les vibreurs paraissent crédibles, bref du bon. Moins d’impression de force brute qu’un Fanatec GT DD Pro en 8 Nm, mais plus de finesse dans les effets. Après 3 h intenses, base, moyeu et roue restent frais: respect. Globalement, je place le G RS50 au‑dessus de mon T598, sauf sur la terre où il m’a moins convaincu. Mais GT n’est pas un pur jeu de rallye.

Les réglages que j’ai préférés sur Gran Turismo 7 :

  • 7.5 Nm
  • TrueForce Audio 60 %
  • Ffb Filter 1
  • Dampener off
  • 1080 °

Le test de Johann Leblanc, le simracer acharné

Depuis 2020, je roule sur un Simucube 2 Pro, une référence du marché. Je ne regrette pas cet investissement haut de gamme, mais j’étais curieux de voir si le nouveau direct drive de Logitech pouvait soutenir la comparaison, malgré l’écart de prix. Après quelques sueurs pour le monter sur mon cockpit JCL, j’ai testé pas mal de jeux PC. Verdict: largement au‑delà de mes attentes. Le force feedback s’est montré convaincant sur la majorité des titres, y compris quand TrueForce n’est pas pris en charge. Quand il l’est, le surplus d’infos peut être très sympa: par exemple dans Automobilista 2 sur la Nordschleife, avec un ressenti des bosses ultra lisible. À l’inverse, j’ai moins aimé sur Assetto Corsa Competizione ou Dirt Rally 2, avec des vibrations un peu trop présentes.

La base Logitech RS50, ici à droite, ne démérite pas face à un Simucube 2 Pro beaucoup plus cher et puissant.
La base Logitech RS50, ici à droite, ne démérite pas face à un Simucube 2 Pro beaucoup plus cher et puissant.© Johann Leblanc

Autre bémol: de légères oscillations en ligne droite sur Rfactor 2 que je n’ai pas totalement éradiquées. Rien de dramatique, et quelques réglages pourraient sûrement les estomper. Dans la majorité des cas, le couple trois fois inférieur à mon Simucube 2 Pro ne m’a pas pénalisé. Je roule d’ailleurs souvent à un tiers de la force pour éviter un volant trop dur, peu agréable et peu réaliste. Beaucoup diront qu’une réserve de puissance évite le « clipping » quand on baisse les curseurs. Ici, le RS50 ne m’a pas donné l’impression de saturer, même si un test plus long pourrait le pousser dans ses retranchements. Il ne rivalisera pas avec les tout derniers très haut de gamme, mais pour une fraction du prix, il va séduire l’écrasante majorité des joueurs.

Le diamètre de la roue fournie par Logitech dans son ensemble à 649,99 € est un peu petit.
Le diamètre de la roue fournie par Logitech dans son ensemble à 649,99 € est un peu petit.© Johann Leblanc

Mes réserves portent surtout sur la roue ronde livrée avec le « RS50 system » : son diamètre de 28 cm est trop compact. 30 cm, comme mon ancien Thrustmaster 599XX, serait un minimum. J’ai aussi ressenti de légères douleurs sur de longues sessions à cause des coutures au niveau des repose‑pouces, et j’ai plusieurs fois actionné par erreur la molette de droite, pas idéalement placée. En revanche, gros plus pour les matériaux et les palettes magnétiques (rare à ce prix), agréables sans être trop bruyantes. Le logiciel Logitech G est simple et permet d’enregistrer jusqu’à cinq profils pour adapter ses réglages par jeu. Je n’ai pas pu tester le pédalier à cause d’une fixation incompatible avec mon vieux cockpit JCL V2.

Le Logitech RS50 en résumé

Quel que soit le profil, le Logitech RS50 a convaincu au sein de la rédaction. Et encore, vous n’avez pas lu l’avis de ceux qui ont eu le plus de mal à le rendre… les enfants de notre secrétaire de rédaction ! Mais ce direct drive est tout sauf un jouet. Retour de force puissant et crédible, matériaux soignés, sensations propres. Le tout bien moins cher que le G Pro Racing Wheel, même si la facture grimpe vite quand on veut un set prêt à l’emploi. Le pédalier RS Pedals nous a moins emballés, mais il regorge de réglages que nous n’avons pas tous explorés : jugement à nuancer. Une chose est sûre: après une longue période d’observation, Logitech revient clairement aux avant‑postes du simracing. Et l’association renforcée avec McLaren devrait encore parler aux fans de sport auto.

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