
De plus en plus discret au sein de Stellantis, le 1.2 PureTech à courroie humide vit ses derniers kilomètres. Déjà retiré des catalogues des Peugeot 208 et 2008 où il ne survivait qu’en entrée de gamme, ce trois-cylindres essence s’apprête à quitter la scène en Europe. Et contrairement aux idées reçues, ce retrait ne tient pas uniquement à sa réputation de fiabilité chahutée. On vous explique simplement pourquoi, et ce que ça change pour les modèles phares du groupe.

Même si l’appellation a disparu depuis quelque temps, le 1.2 PureTech est resté au catalogue dans plusieurs marques du groupe, y compris en France. Attention, on ne parle pas ici de sa profonde évolution dotée d’environ 70 % de pièces nouvelles et d’une chaîne de distribution. C’est bien la version à courroie de ce trois-cylindres turbo qui se glissait encore discrètement sous quelques capots. Sa carrière touche désormais à sa fin en Europe, et ce n’est pas d’abord une histoire de pannes, mais de réglementation et de stratégie industrielle. Et pourtant, elle n’avait pas totalement disparu des concessions, surtout pour servir d’offre d’appel.
La raison officielle est surtout environnementale. En interne baptisé EB2 gen 2, le bloc n’est pas conforme à la dernière évolution des normes antipollution Euro 6 e-bis qui précède Euro 7. Le Royaume‑Uni, sorti de ce cadre réglementaire depuis le Brexit, continuera d’ailleurs quelque temps à proposer ce 1.2 à courroie avec la boîte automatique EAT8. Indirectement, ce retrait sur l’essentiel des marchés européens aide aussi Stellantis à reprendre la main sur la confiance client, en recentrant l’offre sur des motorisations perçues comme plus modernes et plus maîtrisées. Côté image, c’est un reset bienvenu pour la marque.


L’arrivée d’une courroie renforcée ou d’une nouvelle viscosité d’huile pour les entretiens n’a jamais suffi à gommer la mauvaise réputation de ce moteur. Au printemps, le groupe a d’ailleurs consenti une extension de garantie portée à 10 ans/180 000 km pour l’ensemble des véhicules équipés de ce 1.2 PureTech “gen 2”, sans distinction des périodes concernées par les soucis de courroie ou de surconsommation d’huile. C’est aussi à ce moment qu’a circulé pour la première fois une date d’arrêt de production du trois‑cylindres à courroie, confirmant la fin de cycle. Un signal fort envoyé aux propriétaires et aux acheteurs d’occasion inquiétés.

Cette sortie était attendue, mais elle crée tout de même un trou dans l’offre. Les Peugeot 208 et 2008 perdent provisoirement leur déclinaison 100 ch à boîte manuelle, ce qui fait mécaniquement grimper le ticket d’entrée. L’option la plus abordable devient la version hybride de 110 ch, qui embarque la nouvelle génération du 1.2 turbo à chaîne avec un moteur électrique intégré dans une boîte automatique très particulière. Une variante 145 ch existe aussi sur de nombreux modèles du groupe. Il faudra toutefois patienter pour le retour d’une proposition à boîte manuelle et sans électrification sur 208 et 2008: elle abandonnera définitivement la courroie. En attendant, on trouve encore des modèles équipés de cette distribution chez Opel Corsa, mais la fenêtre se referme vite. De facto, la hiérarchie de gamme bouge et les écarts de prix se tendent nettement.

Côté plateformes récentes, les cousines Citroën C3 de nouvelle génération et Fiat Grande Panda ont été servies directement avec la chaîne. Cette solution n’est pas infaillible en théorie, mais elle ne fait pas parler d’elle de façon notable sur ce 1.2 Turbo gen 3. À ce stade, aucun signal massif ni témoignage alarmant ne remonte sur cette mécanique fortement remaniée, même si quelques défauts de jeunesse ont pu apparaître. Un rappel d’ampleur a par ailleurs été mené pour corriger des risques de fuite de carburant sur plus de 200 000 véhicules, sans frais pour les clients. Reste qu’il faudra du recul pour juger la tenue dans le temps: les faiblesses de l’ancienne génération n’avaient éclaté au grand jour que tardivement, après plusieurs années d’usage intensif. La surveillance des entretiens, de l’huile et des mises à jour logicielles restera donc clé pour sécuriser la longévité et éviter les coûts surprises.

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