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Fin de la Ford Focus : la compacte star tire sa révérence, Ford rebat les cartes en Europe

Fin de la Ford Focus : la compacte star tire sa révérence, Ford rebat les cartes en Europe

Récemment, la dernière Ford Focus est sortie d’usine, bouclant 55 ans de production continue et plus de 15 millions d’exemplaires assemblés à Saarlouis. Au-delà de l’arrêt d’une berline compacte iconique, Ford reconfigure sa stratégie industrielle en Europe et laisse planer des zones d’ombre sur l’avenir de certains sites et modèles.

Fin de la Ford Focus en Europe après 55 ans, plus de 15 millions produites à Sarrelouis. Ford redéfinit son industrie, avenir et sites restent incertains. © Ford
Fin de la Ford Focus en Europe après 55 ans, plus de 15 millions produites à Sarrelouis. Ford redéfinit son industrie, avenir et sites restent incertains. © Ford

Un symbole du paysage auto européen s’éclipse dans une étonnante discrétion. Après plus d’un demi-siècle de production ininterrompue à Sarrelouis, Ford a mis fin à la fabrication de la Focus, berline compacte longtemps best-seller derrière le Puma et le Kuga. Sans annonce tonitruante, ce départ illustre un basculement stratégique : entre ambitions industrielles, mutation des usages et portefeuille qui migre vers les SUV et l’électrique, une page se tourne.

Fin de la Focus et de Saarlouis : un cycle industriel et social qui se referme

L’arrêt des chaînes a entériné la fermeture progressive d’un site qui, depuis 1970, aura produit près de 15,6 millions de véhicules : des mythiques Escort et Fiesta, à la Capri, sans oublier Kuga et C‑Max. Longtemps vitrine de productivité et de qualité en Europe, l’usine a compté jusqu’à plus de 6 500 employés à son apogée. À l’horizon 2026, seule une équipe resserrée d’environ 1 000 personnes sera maintenue pour la logistique de pièces destinées à d’autres sites, tandis que 1 700 salariés s’apprêtent à quitter l’usine, après négociations et indemnités.

Au fil des années, les équipes ont consenti des efforts lourds : primes revues à la baisse, flexibilité accrue… mais la concurrence interne, notamment avec le site de Valence, a pesé. Même si la Focus reste le troisième modèle le plus vendu de Ford en Europe (51 617 unités entre janvier et septembre 2025, contre 67 820 sur la même période en 2024), la logique industrielle a tranché face à l’histoire du lieu.

La Focus, la troisième voiture la plus vendue de Ford derrière la Puma et la Kuga a tiré sa révérence dans une indifférence notable.  © Ford
La Focus, la troisième voiture la plus vendue de Ford derrière la Puma et la Kuga, a tiré sa révérence dans une indifférence notable. © Ford

Ce silence tranche avec le ressenti des équipes et élus locaux. L’un d’eux résume : « Une page se tourne parce qu’une multinationale a oublié les gens qui ont fait son succès ». Le flottement autour du timing exact symbolise cette fin confuse, avec un arrêt finalement avancé. Les deux dernières Focus ne seront pas commercialisées : l’une rejoindra un musée municipal, l’autre sera tirée au sort parmi les salariés.

Des modèles clés s’effacent, Ford réoriente son empreinte en Europe

La Focus n’est pas un cas isolé. Après la disparition de la Fiesta, le catalogue de berlines compactes et citadines se contracte, malgré l’appétit traditionnel du marché européen pour ces formats. Ford suit la vague SUV, quand des rivales comme Renault Clio ou Volkswagen Polo restent bien placées.

La Focus proposait pourtant un atout rare : une version compatible bioéthanol E85, rendue possible par des adaptations techniques dédiées, quand d’autres se contentent de boîtiers additionnels. Ce choix montrait sa capacité à coller aux attentes, sans suffire à prolonger sa carrière.

Le Ford Ranger double cabine ne sera plus vendu en France en 2026. © Ford
Le Ford Ranger double cabine ne sera plus vendu en France en 2026. © Ford

En parallèle, l’arrêt annoncé du Ranger double cabine en France ne laissera que quelques versions épargnées par le malus, tandis que la fiscalité accélère la raréfaction des pick-up. En 2026, l’offre se concentrera autour des Toyota Hilux, Isuzu D‑Max et Maxus T60, avec des déclinaisons thermiques ou électriques lourdement taxées.

Entre redéploiement et incertitudes

La réorganisation touche aussi l’appareil industriel. À Cologne, où sont assemblés les Explorer et Capri électriques, la demande en berlines à batteries progresse moins que prévu : passage probable de deux à une équipe en 2026, avec près de 1 000 emplois menacés. En miroir, Ford confirme son redéploiement sur le continent : Valence doit accueillir de nouveaux modèles polyvalents d’ici 2027, avec une production « multiénergie » comme prochain jalon. Entre‑temps, la solidité du business européen repose sur les utilitaires Transit et Transit Custom, produits en Turquie et piliers de la rentabilité. Pour rassurer, la marque met en avant une gouvernance resserrée, avec la nomination de Jim Baumbick à la tête de l’Europe, profil d’ingénieur rompu au développement produit.

Plus paillote que pilote, je carbure à un mix d’infos et d’huile 2‑temps pour partager ma passion des 2 et 4 roues. Fan de tech et de tout ce qui roule, je regarde devant sans renier le passé.

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