La révolution électrique secoue l’industrie auto : tout le monde s’y met, sauf… certaines icônes du luxe. Les supercars, symboles de performance et de passion mécanique, n’arrivent pas à électriser le cœur des collectionneurs et d’une nouvelle génération de riches. Entre batteries XXL, manque de sensations et absence du rugissement moteur, la transition patine, au point de pousser Ferrari et ses rivaux à lever le pied (sur l’électricité, pas sur la pédale !).
Le segment du luxe automobile, c'est surtout une histoire d’ADN et de traditions bien gardées. Alors quand Ferrari se lance dans le 100 % électrique, on parle d’un tournant historique. Pourtant, derrière les watts et la high-tech, la marque italienne sent bien que la mayonnaise ne prend pas chez ses clients. Poids des batteries, passion pour le bruit et la violence d’un V12, et une expérience moins viscérale : l’acceptation du tout-électrique est loin d’être gagnée.
Ferrari prépare l’arrivée de sa toute première supercar 100 % électrique, la fameuse Elettrica. Le plan est clair : lever le voile sur la techno, puis dévoiler design et intérieur, avant une commercialisation exclusive. Pour loger cette révolution, Ferrari a investi dans un e-building de 42 500 m² dédié à l’assemblage de moteurs électriques, onduleurs et batteries. Côté finances, la maison se porte à merveille, affichant une profitabilité record.
Mais une ombre au tableau : la Elettrica, attendue autour de 500 000 €, ne sera qu’un symbole. Une deuxième Ferrari branchée, pensée pour un plus gros volume, était dans les tuyaux. Finalement, ce projet passe à la trappe pour quelques années, faute de demande. Ce changement de cap n’est pas isolé : Lamborghini repousse aussi son offensive électrique, Maserati stoppe net certains modèles, et chez Porsche, l’offensive 100 % électrique ralentit. Les raisons ? Des batteries trop lourdes, du plaisir de conduite jugé fade, et une clientèle ultra exigeante qui ne veut pas échanger l’ADN mécanique contre du silence.
Malgré la frilosité du marché, l’écurie italienne va au bout de son délire : design confié à Jony Ive (ex-Apple), modèle plus imposant sans tomber dans le SUV, puissance d’environ 1 000 chevaux, 0 à 100 km/h atomique, autonomie de 500 km, et recharge express. Tous les composants techniques sont maison, du moteur à la gestion batterie, avec l’intégration possible de suspensions actives, roues arrière directrices, et transmission intégrale propulsée par deux moteurs électriques. Pour le kif auditif, on pourra même choisir des sons moteurs simulés (V6, V8, V12) dans l’habitacle et jouer de la palette comme sur certaines sportives électriques déjà déjantées.
Mais le constat est là : le marché reste de marbre. Même les clients capables de s’offrir une hypercar électrique boudent ces bolides, trop lisses et trop silencieux. À titre d’exemple, la Rimac Nevera, pourtant vendue comme la supercar électrique ultime, peine à trouver ses quelques dizaines d’acheteurs. Pour résumer : l’innovation ne suffit pas, et l’émotion mécanique garde la cote, comme une montre de luxe préférée à une smartwatch, malgré toutes ses fonctionnalités.
Ferrari avance donc prudemment dans l’électrification. Cette première supercar branchée se veut plus une vitrine de son savoir-faire qu’un produit de rupture. Pas de raz-de-marée en vue, mais une démonstration magistrale de ce que le futur de la marque pourrait offrir. Quant à une Ferrari électrique grand public, il faudra patienter – on vous tiendra au courant !
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