
Best-seller absolu sur le marché US depuis des lustres, le pick-up Ford F-150 s’est décliné en version 100 % électrique, baptisée Lightning, pour incarner l’avenir branché de l’engin. Après des débuts prometteurs, l’enthousiasme s’est pourtant évaporé à grande vitesse. Ford acte désormais la fin de ce modèle et revoit sa copie pour la prochaine génération, avec un choix de motorisation plus pragmatique. En clair, l’ovale bleu s’aligne sur la recette de RAM chez Stellantis, tirant les leçons d’un segment électrique qui peine à convaincre. Le message est limpide et réaliste.
Lancée en grande pompe, la version électrique du F-150 portait un nom qui sonnait comme une promesse: Lightning. Ironie du sort, tout est allé très vite, mais pas dans le sens espéré: ce pick-up zéro émission s’apprête à quitter le catalogue. Pour Ford, qui a investi massivement, c’est un revers symbolique et stratégique. C’est aussi le reflet d’une transition énergétique qui patine aux États‑Unis, surtout sur les gros pick-up. Le Lightning n’était pas un EV comme les autres: il reprenait la base du modèle le plus vendu d’Amérique, un atout décisif sur le papier. Avec cette légitimité, Ford visait large: convaincre les fidèles du thermique sans renoncer aux usages lourds, de la traction à la charge utile. Mais entre attentes d’autonomie XXL et infrastructures irrégulières, la magie n’a pas pris assez longtemps, chez le grand public.
Pour être à la hauteur du gabarit XXL et des usages pros, Ford n’a pas fait les choses à moitié. Avec deux moteurs et des puissances culminant à 580 ch selon les versions, le Lightning décoiffe en ligne droite et sait tracter sérieux. Le problème, c’est le réservoir d’électrons: des batteries de 98, 123 ou 131 kWh, costaudes mais lourdes, qui n’effacent pas l’angoisse de l’autonomie. Selon la rigoureuse norme EPA, on parle de 240 à 320 miles, soit environ 386 à 514 km. Pas ridicule, mais loin des attentes d’Américains qui avalent les kilomètres, surtout quand on ajoute une remorque ou du matos: l’autonomie fond alors comme neige au soleil. Résultat, après un démarrage canon et plus de 150 000 précommandes, la demande a freiné net. Les ajustements de production et les pauses sur les lignes ont suivi, signe que le soufflé retombait vite. Même trajectoire que d’autres mastodontes électriques récemment, dont un certain pick-up futuriste. Sur un marché où la tolérance à la contrainte reste faible, l’expérience utilisateur et la logistique de recharge ont pesé lourd dans la balance finale.
Pendant ce temps, Stellantis a surpris tout le monde en changeant son plan au bon moment. Plutôt que de sortir un RAM 1500 strictement électrique, le groupe a privilégié une version à prolongateur d’autonomie, avec un V6 jouant le rôle de générateur. C’est moins "puriste", mais diablement pertinent pour un engin qui tracte, roule chargé et parcourt souvent de très longues distances. Ford semble désormais suivre cette voie. En annonçant la fin du Lightning actuel, la marque tease la prochaine génération avec un système similaire, pensé pour dépasser les 700 miles d’autonomie tout en conservant des accélérations fulgurantes et une capacité de remorquage de locomotive. L’objectif est clair: offrir la polyvalence attendue par les clients, contenir les coûts et sécuriser la production. Comme le résume Doug Field, ce futur F-150 veut être un outil performant et rentable, pas un simple démonstrateur technologique. En filigrane, Ford cherche un équilibre crédible entre sobriété énergétique, autonomie utile et expérience de recharge simplifiée, afin de réconcilier usage quotidien et exigences professionnelles.
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