Fin novembre, la Ford Focus prend sa retraite définitive en Europe. Le géant américain ne tranche pas encore sur un éventuel retour, mais la carrière de la compacte à l’ovale bleu s’achève bel et bien. La dernière salve est calée pour la fin du mois. À Sarrelouis, où la Focus est assemblée depuis les sixties, les équipes restent dans le flou sur la suite. Et selon nos informations, un autre modèle pourrait quitter le catalogue Ford en France dès l’an prochain. Le marché, lui, observe.
C’était l’Escort au départ, devenue Focus à la fin des années 90. Icône des compactes, la Ford a marqué le paysage auto européen pendant des décennies et pourrait vite devenir une future youngtimer convoitée, le constructeur ayant déjà acté sa fin. Un choix surprenant, d’autant qu’il s’ajoute à l’arrêt de la Fiesta, tout aussi déroutant sur des segments encore très demandés. Certes, pour la Focus, les SUV ont pris le dessus sur les berlines. Pour la Fiesta, des modèles comme Renault Clio ou Volkswagen Polo restent pourtant extrêmement populaires en Europe. Ford se tire-t‑il une balle dans le pied ? En attendant, l’échéance approche pour la Focus et l’usine de Sarrelouis demeure dans une zone grise sur son avenir. La stratégie globale de Ford penche vers l’électrification et vers des SUV plus rentables, au risque de laisser orphelins les fans de compactes accessibles. Le pari est audacieux.
Après 55 ans de production quasi ininterrompue, le site de Sarrelouis s’apprête à tourner la page dans un mois. La toute dernière Ford Focus quittera la chaîne le 21 novembre, et l’activité de l’usine cessera environ une semaine plus tard. Au total, plus de 15 millions de Capri, Kuga, C‑Max, Fiesta et Focus sont sortis de ces ateliers. Pour ses nouveaux modèles électriques, Ford s’appuie désormais sur d’autres sites: Cologne pour Explorer et Capri, tandis que l’Espagne capte les projecteurs avec l’annonce, en 2024, d’un modèle « multiénergie » destiné à l’Europe entière. Le partenariat avec Volkswagen pour Explorer illustre ce recentrage industriel et la volonté d’accélérer la montée en cadence des plateformes dédiées.
Sur la fin, la Focus s’est distinguée en étant la seule compacte du marché conçue nativement pour rouler au bioéthanol E85 chez Ford. Une vraie spécificité technique, avec des pièces adaptées pour brûler ce carburant, là où d’autres se contentent d’un boîtier ou d’une reprogrammation homologuée en série.
Alors que le gouvernement travaille à un amendement pour remettre à plat le malus appliqué aux pick‑up, un contact nous indique que le pick‑up américain ne serait plus commercialisé en France l’an prochain dans sa version double cabine. Ne resteraient que les autres configurations, qui devraient encore échapper au malus. Une décision logique au vu du contexte réglementaire. La manœuvre limiterait l’impact financier pour la clientèle pro.
Il ne resterait alors que trois pick‑up double cabine sur le marché français: Toyota Hilux, Isuzu D‑Max et Maxus T60. Les deux derniers existent en électrique comme en diesel, ce dernier étant désormais très malussé. Car les doubles cabines ne bénéficient plus d’aucun traitement fiscal de faveur depuis les dernières évolutions.
Journaliste automobile (et un peu bicyclette aussi). Autant passionné par la nouveauté que l’industrie ou l’environnement, mais aussi tout ce qui fera avancer la mobilité.
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