
Incitations, voies réservées, parkings dédiés… et pourtant, la grande majorité continue de conduire seule. D’après le baromètre de Vinci Autoroutes, 84 % des automobilistes restent en « autosolisme ». Oui, ça bouge un peu dans quelques métropoles, mais Bordeaux fait figure de mauvais élève, et le taux moyen d’occupation des voitures (1,25 personne) reste très loin de l’objectif fixé par la stratégie nationale bas carbone. Bref, malgré les efforts publics, la voiture reste surtout utilisée en solo.
Entre les conducteurs français et le covoiturage, on n’est pas sur une love story. Le dernier baromètre le confirme noir sur blanc : ça ne prend pas. Dans 12 métropoles, la mesure effectuée montre que 84 % des conducteurs circulent seuls (contre 85,7 % un an plus tôt). Le recul est réel mais ultra léger, et l’immense majorité des usagers n’adopte pas le covoiturage au quotidien. Pour la planète, pour le portefeuille et pour la fluidité, on peut mieux faire.
Pourtant, la France a tout testé ou presque : plateformes de courte et longue distance, dispositifs qui rétribuent même les automobilistes qui jouent le jeu, points de rencontre sur les parkings, et voies réservées, y compris sur le périphérique parisien. Résultat ? Le réflexe de rouler seul recule à peine, insuffisant pour parler de succès. Il y a tout de même quelques signaux positifs : en Ile-de-France (-9,5 % d’autosolisme), autour d’Orléans (-7,1 %), de Biarritz (-6,2 %) ou de Lyon (-5,3 %), le solo au volant baisse. A l’inverse, Bordeaux voit son autosolisme repartir à la hausse (+5,4 % sur un an) après une embellie récente. Moralité : l’offre ne suffit pas, il faut réussir à changer les habitudes.

Pour mesurer précisément le phénomène, Vinci a compté le nombre de passagers dans 1,3 million de véhicules sur son réseau autour de 12 métropoles, sur des tronçons urbains et périurbains. Méthode high-tech grâce à Cyclope.ai : des caméras installées sur des portiques ont capturé, sur la tranche horaire des trajets domicile-travail (matinée), des images du trafic, dans le respect de l’anonymat des conducteurs et passagers. Les données ont ensuite été analysées par un logiciel d’intelligence artificielle pour déterminer l’occupation à bord. Résultat : un panorama robuste qui met au jour le décalage entre les ambitions publiques et la réalité des déplacements.
Le baromètre note une petite hausse du covoiturage dans neuf grandes villes, mais c’est à 8 h que la pratique est au plus bas (13,9 %). Et attention au raccourci : plus d’une personne dans un véhicule ne veut pas forcément dire covoiturage volontaire (accompagner un proche, par exemple, n’est pas une mise en relation dédiée). Surtout, le taux d’occupation moyen plafonne à 1,25, très loin de l’objectif 1,75 fixé par la SNBC (feuille de route de décarbonation). Tant que l’on restera à ce niveau, ni les émissions, ni les embouteillages, ni le budget mobilité ne s’allégeront vraiment.

Pourquoi covoiturer quand on le fait ? D’abord pour le budget (34 %), puis pour le côté pratique et la convivialité (28 %), ensuite pour l’écologie (26 %), et enfin faute d’autre solution pour aller au travail (12 %). En clair : quand l’option est simple, fiable et avantageuse, les gens s’y mettent. Le défi, c’est d’aligner offre, règles et habitudes pour transformer l’essai à grande échelle.

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