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30 ans après la Prius, Toyota ne vend toujours pas majoritairement d’hybrides… et cartonne quand même

30 ans après la Prius, Toyota ne vend toujours pas majoritairement d’hybrides… et cartonne quand même

Depuis presque trois décennies, Toyota rime avec hybridation grâce à des modèles pionniers. Pourtant, aujourd’hui, moins de la moitié de ses ventes mondiales reposent sur cette technologie. Et malgré ce paradoxe, le constructeur affiche une forme commerciale insolente: croissance solide, finances au vert et parts de marché en hausse, à contre-courant d’un secteur auto globalement morose. La vraie question, c’est donc: comment Toyota consolide-t-il sa performance sans renier l’ADN qui a fait son succès?

Depuis près de trente ans, Toyota incarne l’innovation hybride. La Toyota Prius, lancée en 1997, a posé un jalon majeur de la transition énergétique. Pourtant, la majorité des ventes de la marque n’est pas exclusivement hybride. Pire, alors que l’Europe vise un passage total à l’électrique dès 2035, l’offre 100% électrique de Toyota reste limitée en volume et en modèles. Et malgré ce décalage apparent, la marque déroule: dans un climat d’incertitudes économiques et géopolitiques, Toyota non seulement tient son rang, mais renforce son empreinte sur plusieurs marchés clés, preuve qu’une stratégie plus nuancée peut surperformer les approches tout-électrique. La clé: une proposition multi-énergie calibrée selon les réalités locales. Et une exécution industrielle redoutablement efficace.

La Toyota Prius, première hybride de grande série a posé un jalon dans ce que l'on nomme aujourd'hui la transition énergétique. Pourtant cette motorisation ne représente même pas la moitié des ventes de Toyota à l'échelle mondiale.
Toyota Prius, première hybride de grande série, a marqué un tournant de la transition énergétique. Pourtant, cette technologie ne pèse toujours pas la moitié des ventes mondiales du constructeur. Un symbole fort, mais pas encore majoritaire dans le mix produit.© Toyota

L'hybridation comme colonne vertébrale, mais pas seulement

Le dernier rapport financier du deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2025 de Toyota (période avril–septembre) recense 2,471 millions de véhicules électrifiés vendus, en hausse de 10,7% sur un an. Le gros du volume reste l’hybride non rechargeable (HEV) avec 2,271 millions d’unités. Les hybrides rechargeables (PHEV) et les électriques à batterie (BEV) accélèrent, à +129,8%, pour atteindre respectivement 98 000 et 101 000 unités. Malgré cette poussée, la domination n’est pas totale: les véhicules électrifiés ne représentent que 46,9% d’un total de 5,267 millions de véhicules, ce qui signifie qu’une majorité demeure thermique. Autrement dit, l’hybride est bien la colonne vertébrale commerciale, mais le thermique continue d’assurer l’assise, tandis que le tout-électrique progresse par paliers. Pour les investisseurs, ce mix réduit les risques, stabilise les marges et accompagne la demande réelle des clients.

Des stratégies locales diversifiées

Chez Toyota, cette répartition découle d’un principe simple: s’adapter aux réalités locales. Le constructeur met en œuvre une approche pragmatique, taillée pour les contraintes économiques, réglementaires et d’usage de chaque région. Plutôt que d’imposer une solution unique à l’échelle mondiale — tentante politiquement mais souvent déconnectée du terrain — la marque ajuste ses offres, ses motorisations et ses niveaux d’électrification pour coller au pouvoir d’achat, aux infrastructures et aux priorités environnementales de chaque marché.

Dans la stratégie mondiale de Toyota, l'Hilux est un succès aux Brésil, en Australie et en Thaïlande.
Dans la stratégie mondiale de Toyota, l’Hilux cartonne au Brésil, en Australie et en Thaïlande, depuis des années.© Toyota

Concrètement, en Asie — Thaïlande, Australie, Brésil — le pick-up Toyota Hilux reste un best-seller, parfaitement dimensionné pour les usages locaux. En Europe, Toyota capitalise sur son catalogue hybride et commence à étendre son offre électrique. Aux États‑Unis, le SUV Toyota RAV4, souvent décliné en hybride, truste les premières places des ventes et peut même devancer des mastodontes historiques comme le pick-up Ford F‑150, preuve de l’appétit pour des solutions efficientes et abordables aujourd’hui.

Cette flexibilité s’appuie aussi sur une production locale robuste, qui réduit les coûts logistiques et amortit les chocs commerciaux, y compris les droits de douane américains, lourds pour les comptes. Malgré cela, les ventes de Toyota ont progressé d’environ 15% en Amérique du Nord sur le trimestre, tandis que l’Europe gagnait 7,4%. La Chine, elle, recule de 7,7% sous la pression de marques locales très offensives. Un arbitrage assumé qui optimise le mix au niveau global et sécurise les volumes face aux aléas réglementaires et géopolitiques persistants récurrents.

Stratégie multi-énergie, la réussite de Toyota

Toyota n’a jamais renié son ADN pionnier dans l’hybride et poursuit une stratégie multi‑énergie mêlant thermique, HEV, PHEV et BEV. Sur 2,471 millions de véhicules électrifiés écoulés au dernier semestre, 2,271 millions sont des hybrides non rechargeables: la colonne vertébrale, clairement. Le groupe maintient aussi l’essence dans des pays où les réseaux électriques restent limités, notamment en Afrique et en Amérique latine. Les 101 000 BEV paraissent modestes en comparaison, mais la trajectoire s’accélère par itérations. En parallèle, Toyota cultive une diversification fine: de Daihatsu pour l’entrée de gamme à Lexus pour le premium, sans oublier Toyota Gazoo Racing pour l’image sportive. Et tout en haut, la famille Century devient une véritable marque, pensée pour rivaliser avec les références du très haut de gamme comme Rolls‑Royce ou Bentley sur les marchés asiatiques les plus porteurs. Objectif: capter plus de valeur, étirer le positionnement et sécuriser des marges premium sans cannibaliser le cœur de gamme à long terme.

Proposés jusqu'ici sous le label Toyota, les modèles Century pourraient bientôt être vendus sous une nouvelle marque à part entière, avec des ambitions désormais internationales pour concurrencer Rolls ou Bentley. Une démarche plutôt osée dans le contexte actuel.
Jusqu’ici sous le label Toyota, les Century passent au statut de marque à part entière, avec des ambitions internationales pour contrer Rolls et Bentley. Un pari audacieux, surtout dans le contexte concurrentiel actuel et technologique très tendu aujourd’hui.© Toyota

Au final, la recette fonctionne. Toyota affiche une marge opérationnelle d’environ 8,1%, un chiffre d’affaires proche de 147 milliards d’euros et une marge brute d’environ 14,8 milliards (+10,1%). Le marché américain, bien que pénalisé par des droits de douane relevés à 15%, reste un bastion pour la marque: les ventes y bondissent de 13,8% sur un an. En miroir, la Chine recule, sous l’effet d’une concurrence locale intense. Pour la suite, le groupe vise des résultats autour de 20,2 milliards d’euros et un chiffre d’affaires de 291,7 milliards, soit une hausse modérée mais régulière, preuve que la stratégie multi‑énergie crée de la valeur durable. Le tout sans sacrifier la flexibilité industrielle ni l’accès prix, deux leviers clés pour absorber les cycles, contenir les coûts et fidéliser les clients.

Dans le même esprit de flexibilité défendu par Toyota, le leasing s’adapte aux profils: du quotidien efficient au rêve Porsche 911. LOA, LLD, garanties, achat à distance: explorez-les avec Joinsteer.

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