
Le Parlement slovaque a validé un amendement au code de la route qui fait le buzz : la fameuse “vitesse de marche” est désormais chiffrée à 6 km/h. Jusqu’ici, le concept existait sans valeur précise, chacun y allait donc de son interprétation. L’idée affichée est claire: calmer les trottinettes et vélos électriques sur les trottoirs pour préserver les piétons. Sauf que la com’ a déraillé. Présentée sans pédagogie, la mesure a été comprise comme une limite imposée… aux marcheurs eux‑mêmes. Résultat: memes, moqueries et procès en “liberticide”, comme si joggeurs et piétons risquaient une amende en accélérant le pas. Spoiler: non. L’auteur de l’amendement, l’ancien ministre des Transports Lubomir Vazny, a rapidement recadré le débat en martelant qu’aucun piéton ne sera sanctionné pour avoir marché ou couru trop vite. Le message, lui, reste: encadrer les engins rapides au plus près des piétons, sans transformer le trottoir en zone de stress permanent.

L’intention de départ n’a rien de choquant: protéger les piétons face à la multiplication d’engins capables d’accélérer fort sur un trottoir. Le problème, c’est l’exécution. Techniquement, tenir 6 km/h de façon stable sur un vélo ou une trottinette relève de l’équilibrisme; à cette allure, on zigzague, on pose le pied, on se met en danger. Résultat paradoxal: une règle pensée pour sécuriser pourrait pousser les enfants et les usagers prudents… sur la chaussée. Si la rumeur d’une “limite pour piétons” a pris, c’est qu’elle tape dans une anxiété bien réelle: celle d’une société où tout se mesure et se contrôle, jusque dans la marche. Et, soyons honnêtes, l’inflation de microrègles routières alimente parfois un vrai sentiment d’absurde. Le constat de départ est pourtant valable: les chocs entre trottinettes et piétons explosent. Mais à force de chercher le chiffre parfait, on évite l’essentiel: faire évoluer les comportements et clarifier les espaces.
La polémique a surtout éclipsé la vraie question: comment organiser la cohabitation sur des trottoirs déjà saturés quand il manque des pistes cyclables continues et lisibles? Faute d’un réseau séparé, ces espaces deviennent des zones grises où piétons et engins motorisés se croisent sans règles communes clairement comprises. Dans ce contexte, la Slovaquie a misé sur un symbole chiffré, 6 km/h, plutôt que sur une refonte de la hiérarchie des mobilités. Rien d’exotique pourtant: en France, depuis 2019 (Décret n° 2019-1082 du 23 octobre 2019, JORF n° 0249 du 25 octobre 2019, texte n° 30), les engins de déplacement personnel motorisés ne peuvent emprunter les trottoirs qu’“à allure du pas”, soit environ 6 km/h. La différence? Cette règle s’inscrit dans un ensemble plus complet: zones piétonnes identifiées, bridage électronique des trottinettes en libre‑service, contrôles ciblés des comportements dangereux. Partout en Europe, l’encadrement des vitesses — qu’il s’agisse de 6, 30 ou 50 km/h — s’impose comme un levier central de sécurité et de cohabitation. Sauf qu’on ne parle plus seulement d’automobilistes: tous les usagers de la ville sont concernés. En voulant protéger ses trottoirs, la Slovaquie révèle un paradoxe très actuel: plus les vitesses se rapprochent, plus la cohabitation se complique, d’où l’urgence de clarifier qui a priorité, où, et à quel rythme.
Et si la ville impose 6 km/h, votre rêve peut aller plus loin: Porsche 911 en LOA ou LLD, avec garanties et service soigné. Passez à l’action avec Joinsteer.

De l'achat, à la revente, au financement, en passant par les derniers projets de loi automobile, Voiture Malin est la référence de l'info automobile
