
Voyager loin en électrique déclenche encore pas mal d’idées reçues. Pour notre virée de la Toussaint, on a mis le cap sur la Normandie avec un Skoda Elroq 85 Clever. Pourquoi ce modèle ? Parce qu’il cartonne depuis son lancement avec plus de 100 000 immatriculations et plusieurs mois au sommet des ventes zéro émission. Beau palmarès… mais est-ce mérité, et surtout, est-ce un bon compagnon pour une famille pressée entre autoroute, petites routes et bords de mer ? On a voulu le vérifier dans la vraie vie.
En un an, le Skoda Elroq s’est imposé parmi les SUV électriques compacts qui comptent. Basé sur la plateforme MEB du groupe Volkswagen, la même que son grand frère l’Enyaq, l’Elroq introduit le design « Modern Solid » : des lignes tendues façon crossover pour donner de la prestance sans tomber dans l’ostentatoire. Côté gabarit, on reste dans la bonne moyenne du segment avec 4,48 m de long, 1,84 m de large et 1,65 m de haut.

Notre voiture du jour, l’Elroq 85 Clever, embarque une batterie de 82 kWh (77 kWh utiles) et un moteur de 286 ch pour 545 Nm. Sur le papier : 579 km d’autonomie WLTP et un 0 à 100 km/h en 6,6 s. Des specs solides qui expliquent son carton commercial : plus de 100 000 commandes et un rang de star des ventes en Europe. En France, il pointe au sixième rang des électriques les plus vendues, avec déjà 5 700 exemplaires. Reste la vraie question : est-ce l’outil idéal pour des vacances en famille ?

Départ frigorifié mais motivé : le coffre avale nos bagages sans broncher. Avec 470 litres annoncés et un double-fond amovible pratique pour les câbles, on est large. Besoin de plus ? Bancs rabattus, on passe à 1 580 litres, parfait pour deux vélos (un adulte, un enfant), sacs, valises, et même une mini-moto. Héritage familial oblige. Au menu, environ 600 km mêlant autoroute, petites routes et villes côtières.
On prend la route avec 80 % de batterie et 463 km estimés. Sur le papier, ça passe. Mais on sait que l’autoroute fait grimper la conso et on veut éviter la recharge une fois sur place. On lance le GPS embarqué avec planificateur et on règle les filtres.

Problème : aucun arrêt proposé vu notre niveau d’énergie, et les options de marge à l’arrivée sont trop limitées (plages restreintes pour personnaliser l’autonomie). Entre puissance des bornes (50/100 kW et +) et quelques réseaux, on a de quoi trier, mais pas assez finement. Du coup, on bascule sur une app tierce.

On ouvre Chargemap, on simule l’itinéraire avec nos filtres (bornes rapides compatibles) et on choisit l’aire de Beuzeville sur l’A13, équipée d’Engie Vianeo, pile pour la pause dej. Vent de face et rythme soutenu : 19,7 kWh/100 km de moyenne, raisonnable. On arrive avec 32 % de batterie, soit 134 km restants, un peu plus que prévu. Parfait pour un arrêt confort.

Sur borne ultrarapide, l’Elroq prend 144 kW quasi immédiatement, proche des 175 kW théoriques. Le temps d’un sandwich et d’un café, on remonte à 90 % en 33 minutes. On ne traîne pas : la pluie arrive et on veut la devancer.
Visibilité moyenne sous l’averse : c’est le moment d’activer l’aide à la conduite de niveau 2. Un tirage sur la commande derrière le volant, on abaisse pour fixer la vitesse, une gâchette pour la distance : intuitif, même si on le fait à l’aveugle. Bonne idée : un raccourci sur l’écran (et une touche dédiée) permet d’appeler ses aides favorites, du maintien dans la voie à l’alerte de survitesse. Sur autoroute, l’assistance est fluide, sans freinages ni coups de volant bizarres.

Arrivés sur place, il reste 75 %. On profite du séjour sans repasser par la case borne. Sur départementales, la conso oscille entre 14 et 15 kWh/100 km. Le GPS localise des points de charge autour, mais les filtres restent perfectibles, comme pour la planification. À bord, c’est globalement très confortable, même si notre version Clever, sans suspension pilotée DCC, montre ses limites sur routes abîmées. Les grosses compressions rappellent les 2 119 kg sur la balance et une suspension un peu sèche. Malgré tout, l’Elroq est plaisant, silencieux et réactif, avec une direction agréable en mode Sport.

La planche de bord, héritée de l’Enyaq, aligne un écran 13 pouces fluide et réactif, connectable en sans-fil via Android Auto. Une fois le smartphone appairé, les médias reprennent instantanément sans sortir le téléphone de la poche. La commande vocale s’en sort bien, mais reste tributaire de la qualité réseau, surtout à la campagne.
Au moment de repartir, moins de 50 % restants. Techniquement, ça rentre, mais on préfère anticiper pour éviter une recharge lente à l’arrivée. Direction un superchargeur Yaway à hauteur de Vernon, au tarif de 0,55 €/kWh, pile sur notre trajectoire. On arrive avec 20 % et on découvre qu’une borne est hors service. On patiente dix minutes qu’une place se libère juste à côté, puis la session démarre : 163 kW au pic, encore 115 kW à 55 %. En 25 minutes, on récupère 48,22 kWh : suffisant pour rentrer et rouler encore un peu avant de rendre l’auto.

Bilan du périple : 18,9 kWh/100 km sans chercher l’éco-conduite, ce qui est propre au vu du rythme et du chargement. Le côté pratique est validé (volume, modularité, agrément), tout comme la perf de la recharge. On aimerait toutefois un planificateur plus personnalisable pour coller à chaque usage. Pour les tarifs, l’Elroq City démarre à 33 300 €, et notre 85 Clever s’affiche à partir de 42 470 €.
Clin d’œil final à la mobilité choisie : après l’Elroq, place au rêve automobile. Une Porsche 911 peut s’envisager sereinement via LOA/LLD, garanties et achat à distance : comparez sur Joinsteer.

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