Que l’on admire la puissance économique de la Chine ou qu’on en critique l’influence, il faut bien l’admettre : la Chine gère sa dépendance énergétique comme personne. Pour limiter les risques et s’assurer une position dominante, elle a réussi à tisser des partenariats stratégiques tout en gardant son autonomie. Résultat ? La Chine est capable de négocier ses propres règles du jeu et d’imposer des prix défiant toute concurrence, même aux géants mondiaux.
En revanche, l’Europe semble enchaînée à un modèle industriel où la Chine mène la danse. Beaucoup d’acteurs du Vieux Continent subissent le poids d’une concurrence chinoise ultra-agressive, notamment grâce à un appétit de production démesuré qui ne serait possible sans le soutien, volontaire ou non, du reste du monde. Certes, l’Europe commence doucement à se réveiller face à cette offensive, mais le rouleau compresseur chinois lui dicte encore trop souvent sa loi. Pour la Chine, la production industrielle massive serait insoutenable sans débouchés étrangers, tandis qu’en Europe, cette dépendance coûte cher… vraiment cher.
Dans le secteur automobile, la Chine ne se contente plus de copier les modèles occidentaux : elle trace sa propre voie et s’installe en force sur le marché européen. Même si ses véhicules électriques et hybrides représentent encore une faible part des ventes globales dans nos régions, la stratégie chinoise est claire : proposez des produits à l’excellent rapport qualité/prix pour attirer et rassurer les acheteurs européens, bousculant ainsi bien des préjugés. Copier les concepts européens ? Cette pratique appartient au passé, la Chine s’impose désormais comme un innovateur.
Autre avantage de taille pour les conducteurs chinois : à la pompe, ils payent leur carburant quasiment deux fois moins cher qu’en France ou dans la majorité des pays européens ! Selon des données fiables, un litre d’essence coûte en moyenne 0,93 € en Chine continentale, tandis que le gazole s’échange autour de 0,82 € le litre. Des prix qui font rêver quand on connaît ceux, bien plus élevés, pratiqués dans l’Hexagone.
D’où vient cet écart de prix ? Il s’explique par plusieurs facteurs : les coûts de raffinage, ceux du transport, mais surtout les taxes très importantes prélevées sur chaque litre vendu en France, qui représentent près de 60 % du tarif à la pompe. En Chine, la situation est radicalement différente. Le marché est inondé de voitures électriques, une multitude d’acteurs locaux alimentant les mégalopoles où ces modèles saturent déjà les routes. Pour ces entreprises, la seule façon d’assurer leur survie à long terme est de s’imposer à l’international… au risque, sinon, de tout perdre si la demande intérieure fléchit.
Journaliste digital spécialisé dans l’automobile, passionné aussi par les innovations et l’évolution des mobilités de demain.
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