Le Parlement européen a validé une refonte majeure du permis de conduire. D’ici trois ans, tout retrait ou suspension prononcé dans un État membre s’appliquera automatiquement partout dans l’Union. Objectif: en finir avec l’impunité des conducteurs hors de leurs frontières et accélérer la baisse de l’accidentalité. Au menu aussi: permis au format numérique, règles d’examen actualisées et contrôles médicaux renforcés pour mieux coller aux réalités de la route.
Jusqu’ici, un automobiliste sanctionné en Espagne ou en Italie pouvait continuer à rouler en France sans conséquence. Près de 40 % des infractions commises à l’étranger restaient sans suite. La réforme change la donne: une suspension décidée dans un pays deviendra valable dans toute l’UE via un certificat européen standard, transmis au pays d’origine qui devra l’appliquer sous quinze jours. Des exceptions subsistent (taux d’alcoolémie ou limitations de vitesse différents selon les États), mais pour les fautes graves — alcool, stupéfiants, excès de plus de 50 km/h, conduite dangereuse, homicide involontaire — un conducteur sanctionné dans un pays ne pourra plus conduire dans aucun autre État membre. Le message est clair: fin des zones grises pour les retraits de points et les suspensions à l’étranger.
Autre pilier de la réforme: la durée de validité. Les États devront limiter la validité à 15 ans pour les voitures et motos, et à 5 ans pour les poids lourds et bus. Les pays pourront raccourcir ces périodes pour les conducteurs de plus de 65 ans, avec un examen médical obligatoire à chaque renouvellement. L’idée: adapter la réglementation au vieillissement de la population, prévenir la baisse des capacités physiques ou cognitives et mieux protéger tous les usagers.
Les jeunes pourront passer le permis dès 17 ans, avec conduite accompagnée jusqu’à 18 ans. Côté pros, le seuil passe à 18 ans pour les poids lourds et 21 ans pour les bus, un levier pour répondre à la pénurie de chauffeurs. Mesure discutée: les moins de 25 ans restent deux fois plus impliqués dans les accidents mortels. Les épreuves du permis sont donc modernisées: accent sur les angles morts, la distraction numérique (le smartphone reste l’ennemi numéro un) et les interactions avec cyclistes et piétons. La formation intégrera aussi davantage les spécificités des véhicules électriques et hybrides, dont le silence de fonctionnement peut surprendre les usagers vulnérables.
Dernier axe: le permis européen numérique devient progressivement le format principal. Accessible sur smartphone, il pourra être présenté en cas de contrôle ou utilisé à l’étranger sans support physique, tout en facilitant les échanges entre administrations et la gestion des sanctions transfrontalières. Rassurez-vous: la carte plastique restera disponible sur demande. Quant au papier rose, il relève désormais du musée.
Nouvelle ou ancienne, thermique ou électrique, l’automobile me passionne depuis toujours. Au volant comme derrière l’écran, j’aime la raconter avec énergie et clarté.
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