1.2 PureTech, 1.5 BlueHDi, réservoirs d’AdBlue, rappels en série… la fiabilité de certains modèles Peugeot a pris cher ces dernières années, au point d’inquiéter une partie des acheteurs d’occasion. Pourtant, dans les rayons de la seconde main, la marque au Lion reste une valeur sûre. Mieux: les 2008 et 3008 dominent sans partage les ventes de SUV d’occasion en France, et relèguent leurs rivaux frappés du Losange à bonne distance. Bref, l’image de solidité perçue sur le marché vaut plus que les débats techniques.
Le marché de l’occasion ne ressemble pas à celui du neuf. Le diesel y pèse encore lourd et, surprise, des monospaces comme le Renault Scénic continuent d’afficher des volumes honorables. Mais la vraie tendance, c’est l’appétit grandissant pour les SUV… et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour Renault. Dans cette catégorie, les modèles les plus échangés arborent un Lion sur la calandre. La première place revient au Peugeot 3008, totalisant 87 303 transactions sur les dix premiers mois de l’année, preuve que le best-seller conserve une aura unique en seconde main. En clair, l’offre et la demande s’y rencontrent mieux qu’ailleurs.
Le 3008 profite surtout de son ancienneté: c’est l’unique SUV français du segment à cumuler trois générations au compteur. Impossible de savoir laquelle écrase le marché de l’occasion, mais tout indique que la seconde (commercialisée de 2016 à 2024) tient la corde. Son succès en neuf ne s’est quasiment jamais démenti, puis quelques nuages sont apparus en fin de carrière. En cause, surtout, les pépins de fiabilité du 1.2 PureTech à courroie, un trois-cylindres essence adoré pour son compromis agrément/performances/consommations, mais parfois capricieux. Le diesel 1.5 BlueHDi a, lui aussi, été pointé du doigt pour des casses à kilométrage parfois faible. Les retours d’expérience d’utilisateurs sont nombreux et, malgré tout, le 3008 garde une cote d’amour élevée en seconde main. Notre classement ne permet pas d’identifier précisément la génération la plus populaire, mais l’avantage statistique de la phase II semble évident au vu du volume diffusé et des annonces.
Ces défaillances ont mécaniquement tiré la cote vers le bas, renforcées par une diffusion massive du modèle. Pourtant, le 3008 reste recherché en occasion, d’autant que le constructeur a assoupli ses prises en charge et ses garanties sur les mécaniques controversées. Autre élément clé: le manque d’alternatives convaincantes chez Renault pendant des années. Après un Koleos sans vrai sex-appeal puis un Kadjar un peu fade, le Losange a finalement dégainé un rival crédible, l’Austral. Problème, il est encore cher et pas si courant en seconde main. Côté fiabilité, ce n’est pas parfait non plus, notamment sur l’E‑Tech Hybride, pourtant la plus vendue. Même en additionnant 4 996 Koleos, 17 081 Kadjar et 11 038 Austral échangés, on atteint à peine 33 115 unités: environ 2,5 fois moins que le 3008 sur la période. Bref, l’avantage du Lion tient autant au produit qu’à l’écosystème concurrentiel défaillant, ces dernières années en France aujourd'hui.
Le duel est logiquement plus serré chez les SUV urbains, où Renault et Peugeot se battent depuis le départ. Les Captur et 2008 sont arrivés en 2013, puis ont été renouvelés en 2019. En neuf, leurs volumes sont restés proches, et l’offre sur les sites d’annonces est comparable. Mais côté demande, avantage Lion: le 2008 a cumulé 80 034 transactions sur les dix premiers mois de 2025, quand le Captur s’est arrêté à 73 006 échanges sur la même période. Résultat, le sochalien conserve une avance nette, même s’il recule de 2,66 %, quand son adversaire progresse de 6,57 %. Dans les concessions et sur les plateformes, la visibilité du 2008 reste supérieure, portée par la diffusion en flotte et des finitions lisibles. Son image plus dynamique et ses versions électrifiées élargissent le public sans pénaliser l’attrait des blocs essence et diesel.
La deuxième génération de Peugeot 2008 a été lancée en 2019... © Alex Krassovsky
...tout comme le Renault Captur deuxième du nom. © Renault
Si le 2008 garde l’avantage, c’est aussi parce qu’il a longtemps proposé du diesel, toujours prisé en seconde main. C’est même le seul du duo à offrir une version 100 % électrique. En face, le Captur a adopté plus tôt une hybridation “full” très aboutie, quand le 2008 n’a basculé vers une micro‑hybridation 48V qu’après son restylage de 2023. On aurait pu s’attendre à un écart plus serré, voire inverse. D’autant que le 2008 embarque lui aussi les fameux 1.2 PureTech et 1.5 BlueHDi souvent critiqués, majoritaires dans les annonces. Beaucoup d’acheteurs restent toutefois prêts à tenter l’aventure: en vérifiant l’historique, l’entretien, les rappels et les prises en charge possibles, le risque peut être fortement réduit avant de signer. Choisir la bonne motorisation selon son kilométrage annuel, privilégier un bilan d’huile propre et une courroie contrôlée, et exiger un essai à froid font clairement la différence.
En filigrane de ces choix rationnels, le rêve persiste. Si le 3008 séduit en seconde main, pourquoi ne pas viser, en LOA, une Porsche 911, avec garanties et services soignés ? Pour explorer des offres flexibles et sereines, voyez Joinsteer.
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