Dans le monde de la métallurgie, l’orage gronde : à Hagondange en Moselle, l’avenir de 450 employés de Novasco est lui aussi mis à mal. Spécialisée dans la production d’aciers longs spéciaux destinés à l’automobile, l’entreprise est en plein tourment. Hier, plusieurs centaines de personnes, dont la maire de la ville, ont manifesté pour exprimer leur colère et solliciter l’aide des autorités.
Après avoir été reprise en juillet 2024 par le fonds britannique Greybull Capital, avec le soutien financier de l’État français à hauteur de 85 millions d’euros, Novasco est aujourd’hui en crise profonde. Le gouvernement français a bien versé l’aide promise, mais, selon les syndicats, la contribution du fonds britannique n’aurait atteint que 1,5 million d’euros — un désengagement qui précipite l’entreprise dans une véritable impasse et la met au bord du dépôt de bilan.
Mise en redressement judiciaire pour la quatrième fois depuis 2014, Novasco voulait s’imposer comme champion français – et décarboné – de l’acier long. Mais la situation est critique : la direction n’a toujours pas reçu de dossier de reprise, alors que le compte à rebours s’accélère. “Pour l’instant, personne n’est prêt à sauver Novasco Hagondange. On réclame du temps supplémentaire pour faciliter une solution viable”, explique Yann Amadoro, secrétaire CGT du CSE. Chez les salariés, tristesse et colère se mêlent : “C’est mon quatrième redressement judiciaire. Entre écœurement, lassitude et incompréhension, on a l’impression d’être ballotés selon des logiques financières qui nous dépassent.”
Du côté politique, beaucoup montent au créneau face à cette fermeture annoncée. Selon certains élus comme Aurélie Trouvé, cette situation marque un véritable “massacre” de la sidérurgie française. L’usine de Hagondange, déjà décarbonée et pionnière des aciers longs pour l’automobile, se retrouve menacée alors qu’elle incarne précisément la transition écologique que l’industrie française recherche. Les conséquences d’une fermeture seraient considérables : une “effet domino” se mettrait en marche, affectant une multitude de sous-traitants et bouleversant tout un territoire.
Journaliste automobile digital depuis de nombreuses années, passionné aussi par les sports mécaniques.
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