Qui a dit que les Français n’écoutent que quand ça pique au porte-monnaie ? Pour la cinquième saison d’affilée, entre le 1er novembre 2025 et le 31 mars 2026, la loi Montagne 2 s’applique… sans PV. Faute de décret, l’amende reste au placard. Malgré tout, la culture de l’équipement hivernal progresse: selon une étude Nielsen-GFK pour Allopneus, les automobilistes se montrent mieux informés et mieux équipés pour respecter l’obligation, avec une vraie montée en gamme des solutions simples et efficaces pour rouler serein quand le thermomètre dégringole.
“La loi est dure, mais c’est la loi” ? Ici, ce mantra a ses limites. Depuis son entrée en vigueur le 1er novembre 2021, la loi Montagne 2 se distingue par l’absence totale de sanction financière. Contrairement à plusieurs pays européens bien plus stricts, la France n’a toujours pas activé le décret qui autoriserait les forces de l’ordre à infliger les 135 € prévus dans les zones concernées lorsqu’un véhicule circule sans équipement adapté: pneus hiver, pneus 4 saisons, chaînes ou chaussettes neige. La crainte d’une nouvelle charge sur le pouvoir d’achat freine l’exécutif, au grand agacement des professionnels du pneumatique qui redoutent un relâchement des comportements d’achat. Paradoxalement, le mouvement va plutôt dans le bon sens: d’après l’étude Nielsen-GFK citée par Allopneus, l’absence d’amende n’empêche pas les conducteurs d’anticiper, de s’équiper et de se former aux bons réflexes pour l’hiver. Mieux, l’information progresse, les garages s’organisent, et les automobilistes cherchent des solutions pragmatiques pour rester en règle et en sécurité sans exploser leur budget. Résultat: sur les routes de montagne, on observe moins d’improvisation et davantage de planification avant les premiers flocons hivernaux.
D’après l’enquête menée l’an dernier, trois quarts des automobilistes qui comptaient monter en station roulaient déjà avec des pneus adaptés. Parmi les 25 % restants, la plupart prévoyaient de se mettre en règle, et 26 % d’entre eux visaient clairement les pneus 4 saisons, dont la popularité ne faiblit pas. Le Syndicat du pneu confirme: en 2024, les 4 saisons ont pesé 37 % des ventes sur véhicules de tourisme en France, avec une croissance de 19,2 %. Contrairement aux idées reçues, cette dynamique ne cannibalise pas le pneu hiver, qui reste la référence sur neige et verglas. Ce sont surtout les pneus été qui perdent du terrain face à cette alternative polyvalente, souvent au même prix, compatible avec la loi Montagne et surtout pratique car elle évite la permutation saisonnière. Attention toutefois: choisir du 4 saisons implique des compromis en grip, freinage et longévité selon les conditions; benchmarker modèles et étiquetages reste donc un réflexe utile avant d’acheter prudemment.
La clientèle n’est pas uniforme selon les produits. Les pneus hiver, pas tous recommandables d’ailleurs, séduisent surtout les conducteurs qui vivent en zones « blanches », à proximité immédiate ou qui s’y rendent très souvent. Leurs ventes sont très saisonnières et fortement corrélées aux épisodes neigeux: elles culminent entre septembre et janvier, avec des pics dès que le mercure chute. Pour Allopneus, cette fenêtre constitue chaque année un vrai rush opérationnel. Le distributeur, propriété de Michelin, anticipe 380 000 pneus hiver sur la saison 2024-2025, contre 450 000 unités pour les gommes 4 saisons. Ces dernières, plus polyvalentes, trouvent preneur tout au long de l’année, avec un petit coup d’accélérateur quand le froid réapparaît. Reste un enjeu majeur: l’information. Seuls 62 % des Français, et 76 % des habitants des zones concernées, disent connaître la loi Montagne. Autrement dit, une part non négligeable d’automobilistes circule encore sans maîtriser les règles, y compris là où l’on pourrait croire l’info évidente. Mieux expliquer qui est concerné, quels équipements sont admis et comment les choisir fait clairement partie du plan. Objectif: sécurité, conformité et sérénité quand l’hiver arrive.
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