En France, passer le contrôle technique pour votre voiture, c’est avant tout vérifier l’état général, mais on ne mesure pas (encore) exactement la quantité réelle de particules polluantes rejetées dans l’air. Alors que nos voisins allemands et belges s’intéressent de près à ce sujet, la France reste encore en retrait. Pourtant, les conséquences pourraient être énormes si cette mesure s’appliquait, notamment pour les conducteurs de diesel récents et de voitures essence à injection directe.
Les centres allemands de contrôle technique n’y vont pas de main morte. Depuis quelque temps, ils testent les véhicules diesel Euro 6 avec des outils ultra-précis, bien plus avancés que notre simple test d’opacité. Résultat ? Là-bas, le taux d’échec au test des particules fines grimpe, surtout pour les modèles diesel âgés de plus de dix ans. Ce serrage de vis a même forcé certains constructeurs comme Ford à rappeler massivement des véhicules diesel en Europe, preuve que le contrôle technique allemand ne rigole plus avec la pollution.
Mais alors, pourquoi la France ne va pas aussi loin ? Ici, on se contente toujours de mesurer la densité des fumées noires, ce qui a certes été renforcé il y a peu, mais reste loin des tests allemands ultra-ciblés sur les particules fines – ces particules invisibles mais ultra nocives.
L’autre effet immédiat de cette rigueur allemande ? Dès qu’une voiture échoue, elle doit filer au garage pour une remise à niveau, souvent coûteuse si cela impose de remplacer tout le filtre à particules… Un vrai casse-tête pour les conducteurs concernés.
En Allemagne, la question qui agite tout le monde, c’est l’extension du test à d’autres types de véhicules. Les experts recommandent même de faire passer ce test à certains moteurs essence, notamment ceux à injection directe de dernière génération. Pourquoi ? Parce que depuis le passage à l’Euro 5b et l’Euro 6 pour l’essence, les normes sont plus strictes, et l’ajout d’un filtre à particules est souvent obligatoire pour décrocher l’homologation européenne.
La bonne nouvelle, c’est que les centres techniques disposent déjà de la technologie pour vérifier l’efficacité de ces dispositifs et détecter les mauvais élèves. Mais attention : certains professionnels allemands refusent catégoriquement d’étendre les contrôles aux vieilles voitures diesel Euro 5, estimant que ces modèles ne sont clairement pas faits pour répondre aux nouvelles exigences.
Chez nous, tout repose encore et toujours sur le traditionnel test d’opacité, qui ne traque que les « grosses » particules visibles à l’œil nu. Il s’est durci, c’est sûr, mais il reste bien moins efficace que le test allemand pour débusquer les fines particules – celles qui nous filent vraiment des soucis de santé.
Si la France adoptait demain le même système que la Belgique ou l’Allemagne, la donne changerait radicalement : fini les simples contrôles, place à la chasse aux microparticules. Résultat ? Beaucoup plus de refus au contrôle technique, surtout pour les voitures ayant roulé des kilomètres. Pour autant, ce durcissement permettrait d’obtenir des résultats rapides sur la qualité de l’air, avec des bénéfices immédiats sur la santé publique. Même si, rappelons-le, la pollution liée au chauffage au bois reste en France la première source d’émission de particules… juste devant la voiture !
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