Après le scandale des airbags Takata, un nouvel équipement de sécurité est dans le viseur du Service de Surveillance du Marché des Véhicules et des Moteurs (SSMVM). Rattaché au ministère des Transports, cet organisme enquête sur les déclenchements intempestifs du freinage automatique d’urgence (AEB). Cette fois, l’État a réagi sans traîner: la plainte d’une conductrice de Peugeot 208, dont la citadine aurait ralenti seule jusqu’à l’arrêt, a servi d’électrochoc. Objectif: comprendre ces freinages “fantômes” qui surprennent les automobilistes et peuvent provoquer des collisions. Le SSMVM veut mesurer l’ampleur du phénomène, identifier les causes et pousser l’écosystème à corriger le tir pour une sécurité routière plus fiable.
La réalité des “freinages fantômes” est plus complexe qu’il n’y paraît. Le phénomène pourrait concerner de très nombreux modèles, d’autant que le freinage automatique d’urgence est devenu obligatoire depuis juillet 2024 avec la norme européenne GSR2. D’autres pays creusent le sujet depuis des années, sans réponses totalement concluantes. Pour accélérer, le SSMVM met à disposition un nouveau questionnaire afin de recueillir un maximum de témoignages d’automobilistes ayant vécu un déclenchement inopiné d’AEB. Pour contribuer, il faudra d’abord vous connecter sur demarches-simplifiees.fr, par exemple via France Connect. Plus il y aura de retours, plus l’analyse technique des cas sera pertinente et utile pour améliorer les algorithmes et les capteurs.
Si vous participez, prévoyez quelques minutes: le formulaire est complet. On vous demandera d’abord des infos sur votre voiture (immatriculation, aides à la conduite présentes, etc.), puis des détails précis sur l’incident: date, type de route, conditions météo. Le questionnaire explore aussi des facteurs souvent ignorés comme les ombres projetées susceptibles de perturber les capteurs, les éventuels signaux d’alerte affichés, votre réaction au volant au moment du freinage et les conséquences: contact avec un autre véhicule ou un obstacle, perte de contrôle, grosse frayeur… En cas de situation grave, vous pourrez préciser les dégâts matériels, la présence de blessés, voire de victimes. Cette granularité est clé pour isoler les scénarios à risque et comprendre les biais de détection.
Vous pouvez aussi joindre un rapport d’expertise et d’autres documents utiles. La section “informations complémentaires” vaut le détour: elle couvre des points souvent décisifs comme le remplacement du pare-brise, qui intègre désormais fréquemment une caméra liée à l’AEB. Un mauvais calibrage peut entraîner des erreurs d’interprétation et des déclenchements intempestifs. On peut également signaler des réparations ou alertes liées à l’ABS, des mises à jour logicielles, ou décrire plus finement le contexte: trafic, obstacles, environnement. Dernière étape, le questionnaire demande si vous désactivez parfois le freinage automatique d’urgence, et à quelle fréquence, pour évaluer l’acceptabilité réelle du système au quotidien.
Le dispositif semble assez complet pour collecter des données exploitables et analyser finement chaque scénario. Le message des autorités est clair: ces systèmes de freinage automatique sont conçus pour sauver des vies, ils ne doivent pas en mettre en danger. L’enjeu est de restaurer la confiance en corrigeant les causes récurrentes et en améliorant la détection.
Ce recensement doit permettre d’identifier d’éventuels problèmes récurrents, puis d’apporter des solutions concrètes afin que chaque conducteur puisse rouler en toute confiance, sans freinage intempestif.
Reste que la vérification des faits n’est pas toujours simple. Contrairement à un airbag, un freinage automatique déclenché par erreur laisse rarement des traces tangibles, et le véhicule n’est pas systématiquement seul en cause. Difficile donc de prédire les résultats. On peut toutefois saluer le rôle grandissant du SSMVM en faveur des automobilistes. Outre cette enquête et ses actions liées à l’affaire Takata, l’organisme a ouvert une évaluation des dysfonctionnements du moteur 1.2 PureTech à courroie. Même si cela peut sembler tardif, c’est, à notre connaissance, une première: l’État s’empare directement de questions de fiabilité pour éclairer, protéger et rassurer les usagers.
En filigrane, ces enjeux de fiabilité orientent aussi l’achat. Si votre rêve automobile s’appelle Porsche 911, une LOA avec garanties renforcées via Joinsteer vous laisse le choix en toute sérénité.
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