
Stellantis, partenaire officiel de Milan-Cortina 2026, va accueillir la flamme olympique dans plusieurs usines italiennes. Sur le papier, c’est un symbole ultra fort : l’industrie auto italienne mise en scène comme un patrimoine vivant, avec des sites et des marques qui parlent à tout le monde. Sauf que ce passage arrive au moment où le groupe se pose, très concrètement, la question de l’avenir de certaines marques et de certains sites. Autrement dit : derrière la photo parfaite, il y a une réalité industrielle plus tendue, et c’est précisément ce contraste qui rend l’histoire intéressante.
Avant les Jeux Olympiques d’hiver 2026 en Italie (Milan-Cortina), la flamme fait sa tournée. Et Stellantis a prévu un itinéraire très “Italie automobile” : la flamme passera par quatre sites du groupe, Pomigliano d’Arco, Melfi, Modène et Mirafiori. Ces noms ne sont pas choisis au hasard : ils renvoient directement à quatre marques italiennes du portefeuille Stellantis, Alfa Romeo, Lancia, Maserati et Fiat. En clair, c’est une vitrine mondiale, un storytelling parfait pour rappeler que Stellantis n’est pas qu’un groupe global : c’est aussi une histoire industrielle ancrée dans des territoires. Mais ce coup de projecteur tombe à un moment particulier, où la stratégie du groupe est en pleine remise à plat.
Pomigliano d’Arco, Melfi, Modène, Mirafiori : ce sont des piliers historiques de l’industrie automobile italienne. Mais aujourd’hui, ce sont aussi des sites directement exposés aux arbitrages stratégiques de Stellantis. Le groupe est engagé dans une phase de restructuration et de clarification de sa feuille de route, sous l’impulsion de son nouveau PDG Antonio Filosa. Et sur le terrain, ça se traduit par une question simple : quels sites auront des volumes, des modèles, et donc une vraie visibilité industrielle ?
À Melfi, la production de nouveaux modèles doit encore se transformer en volumes solides et réguliers. L’usine est associée à une montée en puissance de véhicules électrifiés, avec des promesses de renouvellement produit qui, pour l’instant, doivent encore prouver leur impact concret sur la cadence et l’emploi. Modène, de son côté, reste le berceau de Maserati : une adresse prestigieuse, mais liée à une marque dont les performances commerciales en Europe restent fragiles. Quant à Pomigliano d’Arco, le site a déjà connu des périodes de chômage partiel récemment, avec des arrêts temporaires sur des modèles clés comme la Fiat Panda et l’Alfa Romeo Tonale. Dans ce tableau, Mirafiori (Turin) semble mieux armée, notamment grâce à l’arrivée de la Fiat 500 hybride sur ses lignes, qui peut soutenir l’activité et donner un peu d’air.
Le relais olympique met en scène quatre marques italiennes de Stellantis. Problème : à l’intérieur du groupe, toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Stellantis l’a reconnu : la direction évalue la viabilité à long terme des 14 marques du groupe, avec un plan stratégique attendu au premier semestre 2026. Dit autrement, certaines marques devront démontrer rapidement qu’elles ont une place durable, rentable et cohérente dans l’écosystème Stellantis.
Parmi les marques “célébrées” par la flamme, plusieurs sont sous pression. Maserati, par exemple, affiche des volumes faibles en Europe, ce qui complique la justification d’investissements lourds et d’une stratégie produit ambitieuse. Lancia, elle, joue une renaissance très risquée : pour l’instant, l’histoire repose surtout sur un nombre limité de modèles, et la marque doit prouver qu’elle peut redevenir désirable et rentable au-delà de l’effet nouveauté. Même Alfa Romeo, malgré une dynamique plus positive portée par le Tonale, reste dépendante d’un repositionnement en cours, alors qu’une partie de la gamme vieillit et attend un renouvellement. Dans ce contexte, Fiat apparaît comme la marque la plus solide sur le continent, avec une assise industrielle et commerciale plus robuste. Résultat : la flamme va célébrer des badges iconiques, mais certains devront, dans les mois à venir, prouver qu’ils ne sont pas seulement iconiques… mais aussi indispensables.
Malgré ces zones de turbulence, l’opération olympique reste un excellent coup pour Stellantis. Une flotte d’environ 30 véhicules accompagne le relais, et près de 3 000 véhicules seront mobilisés pour les Jeux, dont plus de la moitié électrifiés. En termes d’image, c’est du pain bénit : le groupe associe ses marques à un événement mondial, à des valeurs de collectif, de performance et de fierté industrielle, tout en mettant en avant sa transition vers l’électrification.
Le dispositif implique aussi les salariés, avec certains qui deviennent porteurs de la flamme : un symbole interne fort, qui raconte un groupe “uni” et engagé. Mais cette unité affichée n’efface pas la question de fond : après la vitrine, il faudra des décisions, des volumes, des modèles, et une stratégie claire pour sécuriser l’avenir des marques italiennes et de leurs usines. La flamme passera, les caméras aussi. Ensuite, Stellantis devra transformer ce moment de communication en trajectoire industrielle crédible.
Après la flamme, place aux clés : si l’élan olympique vous donne des envies de route, le rêve d’une Porsche 911 peut se vivre en LOA ou LLD, avec garanties et sérénité. Explorez des offres flexibles chez Joinsteer.

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