Formule 1

Crashgate à Singapour : Le Grand Prix de F1 de 2008, entre coups de théâtre et scandale légendaire

Crashgate à Singapour : Le Grand Prix de F1 de 2008, entre coups de théâtre et scandale légendaire

Ce week-end, la Formule 1 pose ses valises à Marina Bay pour une nouvelle édition du GP de Singapour. C’est l’occasion parfaite de revenir sur un épisode mythique qui a bouleversé la F1 : le tout premier Grand Prix singapourien en 2008, une épreuve de tous les records... et de toutes les controverses !

Introduit en 2008, le Grand Prix de Singapour s’est tout de suite imposé comme le “Monaco asiatique” : première course de l’histoire disputée de nuit, ambiance électrique au cœur d’une métropole illuminée par plus de 1500 projecteurs, cette révolution inspire vite Abu Dhabi, Bahreïn et même Las Vegas ! Mais ce pari technologique ne fait pas l’unanimité : à l'époque, certains doutent franchement de la fiabilité de l'éclairage. Rapidement, ce scepticisme sera balayé par le spectacle intense offert sur place. Durant cette saison haletante, Lewis Hamilton (McLaren) et Felipe Massa (Ferrari) se battent au coude à coude pour le titre, séparés d’un seul point à l’aube du GP de Singapour.

Fun fact :
• Circuit : Marina Bay, 4,928 km
• Plus grand nombre de victoires : Sebastian Vettel (x5)
• Premier GP de nuit : 2008
• Record insolite : Sergio Perez a remporté la course à 11:11:11 PM !

Image du GP de Singapour

Felipe Massa, premier roi de la nuit

Lors des qualifications, Felipe Massa s’illustre et décroche la toute première pole position nocturne devant Hamilton. Dès le départ, il impose son rythme et parvient à creuser l’écart en tête de course. Mais coup de théâtre au 12e tour : Fernando Alonso, alors en difficulté avec sa Renault, tente un arrêt très anticipé pour chausser des gommes tendres. Quasi simultanément, son coéquipier Nelson Piquet Jr finit sa course dans le mur et déclenche une voiture de sécurité. C’est le chaos ! Les stands sont fermés, les leaders doivent patienter... et au moment tant attendu, Massa commet une erreur impardonnable : il repart avec le tuyau d’essence encore fixé à la voiture. Il doit s’arrêter pour que ses mécanos l’enlèvent. Résultat ? Il plonge en fond de classement. Alonso lui, hérite d’une position idéale pour rafler la mise.

Résumé du drame :
• Massa menait la course
• Double arrêt raté chez Ferrari
• Massa repart P18, prend 10s de pénalité pour un « unsafe release »
• Fernando Alonso termine finalement en tête

« Nous voulions protéger la F1 et lui éviter un scandale »

Installé en tête un peu miraculeusement, Fernando Alonso démontre tout son talent au volant d’une Renault pourtant en retrait toute la saison. Il remporte la première victoire de la marque depuis 2006, sous les acclamations de Flavio Briatore. Cette fin heureuse cache cependant un immense malaise. Des rumeurs de “complot” émergent rapidement : le père de Nelson Piquet Jr accuse, en coulisse, Briatore d’avoir ordonné à son fils d’aller volontairement dans le mur pour provoquer la voiture de sécurité et favoriser Alonso ! Les dirigeants de la F1, mis au courant, préfèrent étouffer l’affaire pour éviter de salir l’image du championnat et préserver la validité du classement. Brisant l’omerta des paddocks, Ecclestone admettra plus tard que cette ombre planait sur tout le résultat du GP et la saison entière.

Crashgate en résumé :
• Alonso parti 15e remporte la course dans des circonstances troubles
• « Crashgate » deviendra l’un des plus gros scandales de l’histoire F1

Un scandale qui inspire même Hollywood

L’affaire Crashgate n’éclatera vraiment qu’en 2009. Renault finit par avouer la manipulation, son principal sponsor ING prend aussitôt la porte, et la FIA sanctionne sévèrement le staff de l’écurie : Pat Symonds écope de 5 ans d’exclusion, Briatore carrément banni à vie de la F1. Suite à ce désastre, Renault revend ses parts, l’équipe devient Lotus, et tire un trait sur ses rêves de gloire. Après un retour relooké sous le nom Alpine, l’écurie est aujourd'hui dirigée par... l’inévitable Flavio Briatore (officiellement simple conseiller spécial). Si Crashgate est désormais loin, cet épisode très “Fast and Furious” continue de marquer la pop culture et le cinéma : des scènes du prochain film F1 mettent en scène Brad Pitt causant sciemment des accrochages pour influencer la course, inspirées directement de ce scandale légendaire.

Vidéo YouTube

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