Les locaux de l’écurie Alpine F1 à Viry-Châtillon ont reçu lundi soir la visite express de deux inconnus, restés moins de cinq minutes sur place. Rien n’a disparu, mais l’épisode fait tiquer : les intrus ont visé directement les bureaux de la direction, puis sont repartis les mains vides. L’enquête, confiée à la criminalité territoriale, doit dire s’il s’agit d’un simple coup opportuniste ou d’un vrai sniff d’espionnage industriel.
Lundi 10 novembre vers 22 heures, deux personnes se sont introduites dans les locaux d’Alpine F1 à Viry-Châtillon (Essonne) après avoir brisé une vitre du sas donnant sur l’A6. Une fois dedans, elles ont zappé le rez-de-chaussée pour monter directement vers les bureaux de la direction. D’après les premières constatations, elles seraient restées à peine cinq minutes, forçant plusieurs portes sans emporter le moindre document ni matériel. La police, arrivée rapidement, a relevé des traces d’effraction mais aucun préjudice. “Rien n’a été volé. Tout va bien”, assure une source interne citée par Le Parisien. Les caméras et alarmes ont fait le reste, mettant les intrus en fuite.
Le choix de Viry-Châtillon interroge. Ce bâtiment historique, longtemps dédié aux moteurs Renault puis Alpine, n’abrite plus les secrets les plus sensibles de l’écurie. Et depuis l’annonce du passage à un moteur Mercedes dès 2026, l’activité technique locale s’est nettement réduite, même si le lieu reste hautement symbolique. L’enquête, menée par la division de la criminalité territoriale (DCT) d’Évry, doit désormais établir si les intrus savaient précisément ce qu’ils cherchaient ou s’ils ont agi au hasard. Aucune piste n’est écartée : repérage avant un coup plus ambitieux, curiosité ciblée… voire une tentative d’espionnage industriel dans un environnement où la confidentialité et la protection des données valent de l’or.
Faute de vol constaté, le scénario du cambriolage classique ne tient pas vraiment. L’intrusion pose plutôt la question de la sécurité des sites industriels liés à la compétition. Propriété du groupe Renault, Alpine F1 n’a pas commenté publiquement. Reste une scène troublante: deux personnes, la nuit, visant les étages des cadres, repartant sans butin. Un tableau qui ressemble fort à un repérage plus qu’à une effraction ordinaire. À la suite de l’incident de Viry-Châtillon, on imagine qu’à Enstone, la base anglaise d’Alpine, les contrôles ont été resserrés.
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