
Du petit défaut invisible, type éclairage de plaque capricieux, jusqu’à la fumée noire au test antipollution en passant par des fuites de fluides bien trop généreuses, certains centres de contrôle technique laissent parfois filer des voitures qui n’auraient jamais dû obtenir un sésame valide. Heureusement, ces dérapages restent minoritaires. Et les services de l’État traquent activement ces pratiques partout en France, encore aujourd’hui.
Chaque année, près de 20 millions de contrôles techniques de véhicules particuliers (catégorie M1) sont réalisés en France. Une activité florissante, dopée par l’arrivée des contrôles des deux-roues et des véhicules sans permis, qui s’inscrit dans un cadre légal très strict. D’autant que les contrôleurs doivent aussi signaler la présence d’airbags Takata et préciser s’ils ont été remplacés. Comme partout, la profession compte toutefois quelques brebis galeuses, dans le viseur des autorités et notamment de la DREAL, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, qui multiplie désormais les vérifications ciblées et régulières sur le terrain.
Par familiarité avec des habitués ou contre quelques « billets », une minorité de contrôleurs ferme parfois encore les yeux sur des défauts qui devraient déclencher une contre‑visite immédiate, voire une défaillance critique. Comme le rapporte Ouest-France, un professionnel confie: « Le problème, c’est que certains laissent passer tout et n’importe quoi sans se cacher. Des automobilistes se vantent même, sur les réseaux sociaux, d’avoir trouvé le filon. Les sanctions tombent ensuite en pluie fine sur toute la profession et sur les usagers honnêtes ». Résultat: l’image du contrôle technique pâtit des écarts de quelques-uns encore.
Dans l’écrasante majorité des fraudes, c’est la pollution qui est visée. Quelques centres ferment aussi les yeux sur des véhicules rongés par la corrosion, pourtant dangereux en cas d’accident. D’autres conseillent, à la limite de l’éthique, des astuces parfaitement légales pour sauver un vieux moteur trop juste lors du test antipollution: faire un plein de carburant « premium » riche en détergents, rouler et faire tourner le moteur à haut régime pour le décrasser, ou recourir à des additifs nettoyants en espérant un effet temporaire le jour J. Sur le papier ce n’est pas illégal, mais l’esprit du contrôle s’en trouve parfois vidé de sens.
Certains franchissent toutefois la ligne rouge. Après une suppression de FAP ou de catalyseur sur un moteur essence, les propriétaires s’exposent à de lourdes amendes et à un contrôle refusé. Pour contourner l’examen, des petits malins démontent puis remontent des pièces neuves juste pour la visite: un revendeur venait ainsi avec des éléments d’usure remplacés pour l’occasion, les faisait valider, puis les retirait ensuite. Les mêmes pièces pouvaient resservir à un autre véhicule. Un centre l’a blacklisté, mais d’autres ont moins de scrupules, reconnaît un contrôleur. Là, on parle clairement de fraude et de mise en danger potentielle.
Face à ces dérives, les enquêtes de la DREAL font régulièrement mouche. Avec l’appui du CODAF — qui réunit administration fiscale, police, URSSAF et autres organismes — les équipes font tomber les contrôleurs peu scrupuleux. Lors des descentes, les véhicules présents sont retestés intégralement pour comparer les résultats et vérifier qu’aucune irrégularité n’a été « oubliée ». Et, oui, ça marche. Les volumes ne sont pas colossaux, mais la tendance est réelle: on parle de plusieurs dizaines de coups de filet par département sur une année entière. À l’échelle nationale, 350 centres ont été suspendus l’an dernier, sur plus de 6 000 centres de contrôle technique officiellement répertoriés et des obligations renforcées pour tous.

Journaliste automobile (et un peu vélo aussi), curieux de nouveauté, d’industrie et d’environnement, mais surtout de tout ce qui peut faire avancer durablement la mobilité.
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