
BYD met clairement le paquet pour s’installer en France. Le plus gros constructeur automobile chinois enchaîne les lancements de modèles électriques et hybrides à un rythme tellement soutenu qu’on finit vite par se perdre dans sa gamme. Pour l’instant, la recette ne se traduit pas par un raz-de-marée de ventes dans l’Hexagone. Mais la marque ne lâche rien : elle prépare aussi l’arrivée d’un label plus luxueux, Denza, et pourrait ensuite faire monter encore d’un cran avec Yangwang.
Parmi la vague de constructeurs chinois qui débarquent sur le marché français, BYD a un statut à part. Numéro 1 des ventes en Chine, le groupe fait aussi partie des acteurs majeurs de la batterie, un élément clé pour les voitures électriques et les hybrides rechargeables. Quand BYD est arrivé en France, l’objectif n’était pas de faire de la figuration. Et l’offensive s’est accélérée : en à peine un an, la gamme s’est élargie à vitesse grand V. On a vu débarquer le petit SUV Atto 2, la citadine Surf, la familiale Seal 6, sans oublier le grand SUV Sealion 5, l’un des derniers à avoir été mis en avant. Résultat : il y a de quoi couvrir presque tous les usages, mais aussi de quoi embrouiller les acheteurs qui veulent juste “la bonne BYD” au bon prix.
Le catalogue BYD est déjà plus fourni que celui de certains constructeurs historiques. En France, la marque aligne désormais neuf modèles 100 % électriques et quatre hybrides rechargeables — voire cinq si l’on considère le break Seal 6 DM-i comme une proposition à part entière. L’idée est simple : occuper un maximum de segments, séduire les flottes d’entreprises comme les particuliers, et être présent partout où il y a de la demande.
Dans le bas du spectre, la Surf joue la carte de l’accessibilité : affichée à partir de 19 990 € (et parfois moins avec des remises), elle se positionne parmi les citadines “zéro émission” les plus abordables du moment. À l’autre extrême, on trouve le Tang, un SUV proche des 5 mètres qui démarre juste sous les 65 000 €. Entre les deux, BYD tente de cocher toutes les cases : compact, familial, SUV, berline…
Côté hybrides rechargeables — que BYD appelle “super hybrides” — la variété est un peu moins large, mais la marque se distingue quand même. Elle propose par exemple une motorisation hybride rechargeable sur un format relativement compact de 4,33 m avec l’Atto 2 DM-i. Et juste après, elle enchaîne avec un SUV nettement plus grand, le Sealion 5 DM-i, qui grimpe à 4,74 m. Sur le papier, c’est cohérent : un modèle pour la ville et un autre pour les familles. Dans la réalité, la proximité des prix peut rendre le choix moins évident.
D'abord lancé en électrique, le petit SUV BYD Atto 2 vient de recevoir le renfort d'une version hybride rechargeable. © DR
Cette avalanche de nouveautés a un revers : suivre la gamme devient parfois un sport. D’abord parce que la logique des noms n’est pas toujours limpide. Certains modèles intègrent un chiffre qui aide à comprendre la hiérarchie, mais ce n’est pas systématique, et on peut vite hésiter entre des appellations proches. Ensuite, parce que le design ne s’appuie pas sur un “signature look” ultra reconnaissable qui relierait immédiatement tous les modèles entre eux.
Autre détail qui comptait pour l’identité de la marque : BYD a aussi abandonné un petit gimmick intérieur qui faisait parler, l’écran central rotatif. Et puis il y a le sujet qui pique le plus quand on compare : les prix. BYD a commencé avec un positionnement plutôt ambitieux, puis semble désormais vouloir attaquer plus frontalement avec des tarifs agressifs et des offres. Sauf que, vu de l’extérieur, l’écart entre certains modèles paraît étonnamment faible. Exemple : l’Atto 2 DM-i démarre à 26 990 €, tandis que le Sealion 5 DM-i demande à peine environ 3 000 € de plus grâce à une offre de lancement, alors qu’il joue clairement dans une catégorie supérieure. Pour un acheteur, ça peut donner l’impression que la gamme se chevauche, et que le “meilleur deal” n’est pas forcément le modèle le plus logique.
Le lancement en France de Denza, l'une des marques "premium" de BYD, se fait encore attendre. © Denza
Et ce n’est probablement que le début. En plus d’élargir encore son catalogue, le géant chinois prépare l’arrivée d’une marque à part : Denza. Pensée comme un label “premium”, son lancement en France a été envisagé à différents moments, mais l’arrivée attendue se situerait finalement plus tard. En parallèle, le groupe a mis en place un hub d’informations en français pour centraliser l’actualité de ses marques.
Ce hub ne parle pas seulement de BYD et Denza : il mentionne aussi Yangwang, une autre entité du groupe, encore plus haut de gamme. Yangwang s’est notamment fait remarquer à l’international avec une hypercar électrique, la U9 Xtreme, mise en avant pour ses performances. Si Denza s’installe, il ne serait pas surprenant que Yangwang suive ensuite, pour compléter l’écosystème BYD avec une vitrine technologique et luxe.
Yangwang est l'autre marque haut de gamme de BYD, qui pourrait aussi venir dans l'Hexagone. © BYD
Pour l’instant, en France, la stratégie “catalogue XXL” ne se transforme pas encore en succès massif. Oui, les immatriculations BYD ont fortement progressé sur les onze premiers mois de l’année, avec une hausse de plus de 200 %. Mais en volume, cela reste limité : 10 981 véhicules immatriculés. En comparaison, Tesla fait plus de deux fois mieux avec une gamme plus réduite, plus âgée, et sans proposer de motorisations hybrides.
Autre point important : la répartition des ventes. Tesla réalise une grande partie de ses volumes auprès des particuliers, un canal généralement plus rentable. BYD, de son côté, est plus dépendant d’autres circuits, avec une part plus faible chez les clients privés. Cela dit, BYD est aussi plus récent sur le marché français, donc la montée en puissance peut prendre du temps. Et le groupe avance un levier stratégique majeur : l’implantation industrielle en Europe. À terme, produire localement pourrait aider BYD à améliorer sa compétitivité, notamment si certains modèles deviennent éligibles à des dispositifs d’aide comme le bonus écologique. Bref : la gamme est déjà énorme, la lecture n’est pas toujours simple, mais la bataille ne fait que commencer.
Au fond, cette profusion donne envie d’essayer sans s’attacher: une Porsche 911 en LLD ou LOA, ou même une BYD, puis décider. Offres, garanties et achat à distance sur Joinsteer.

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