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Apple CarPlay : Vers la fin du mythe ? Le pari audacieux de BMW sur l’interface embarquée

Apple CarPlay : Vers la fin du mythe ? Le pari audacieux de BMW sur l’interface embarquée

Apple CarPlay, on l’imagine incontournable et presque omniprésent dans la vie de chaque conducteur. Pourtant, selon BMW, c’est loin d’être la réalité ! Stephan Durach, le vice-président senior des interfaces utilisateurs chez le constructeur allemand, l’affirme : Apple CarPlay, ce serait un peu « le mythe du siècle ». Grâce à l’analyse de plusieurs millions de véhicules connectés, BMW constate une utilisation bien plus nuancée de CarPlay, surtout en ce qui concerne la navigation qui est souvent relayée au second plan, derrière les systèmes embarqués et les commandes vocales dernier cri.

Il faut dire que, malgré le buzz autour d’Apple CarPlay, près de 8 conducteurs américains sur 10 considèrent cette fonctionnalité comme essentielle. Mais pour BMW, la réalité terrain est tout autre ! Après avoir collecté des données anonymisées sur 10 millions de véhicules, BMW met en avant que c’est finalement pour la musique ou les messages que les utilisateurs branchent leur smartphone, plutôt que pour se guider. En parallèle, l’utilisation des systèmes natifs – avec navigation optimisée et commandes vocales naturelles – prend de plus en plus d’ampleur, surtout à bord des modèles les plus récents.

Apple CarPlay : usage surévalué selon BMW ?

Grâce aux datas récoltées sur l’usage réel des commandes à bord, BMW remet en cause la vision ultra-dominante d’Apple CarPlay. Les smartphones restent bien connectés, mais pas pour la navigation comme on l’imagine : la messagerie et la musique arrivent en tête ! En face, les systèmes BMW iDrive gagnent des points, boostés par l’intégration de nouvelles fonctionnalités vocales qui rendent l’expérience plus fluide que jamais.

Cette réalité bat en brèche le storytelling d’une dépendance totale à CarPlay et met à mal la stratégie d’Apple avec sa nouvelle génération ultra-integrée. D’ailleurs, cette volonté de centralisation suscite des réticences chez les constructeurs auto qui entendent garder la main sur leur expérience utilisateur digitale.

Apple CarPlay ne supporte pas l’affichage tête haute.
Apple CarPlay ne supporte pas l’affichage tête haute.© BMW

Le nœud du problème ? Sur sa plateforme Neue Klasse, BMW propose désormais un iDrive panoramique avec affichage tête haute sur tout le pare-brise, une technologie que CarPlay ne sait pas gérer. Impossible aussi pour CarPlay de piloter certaines fonctions profondes comme le niveau de batterie sur les modèles électriques ou la clim’ ! Petite anecdote pour les geeks : le cœur logiciel d’iDrive, c’est… Android.

Certes, des applications stars comme Google Maps ou Waze se mettent peu à peu à intégrer des fonctions pour les véhicules électriques, avec des plannings de recharge intelligents. Mais tant qu’elles ne sont pas branchées directement aux datas de la voiture, elles ne peuvent tout simplement pas exploiter le vrai niveau de batterie du véhicule – une limite qui pousse forcément les conducteurs à rester sur iDrive pour tout ce qui est navigation sur-mesure.

Avec son interface dédiée, singulière et unique, BMW peut légitimement vouloir garder la main sur l’expérience utilisateur.
Avec son interface dédiée, singulière et unique, BMW peut légitimement vouloir garder la main sur l’expérience utilisateur.© BMW

Résultat : BMW, en mode full innovation, choisit de privilégier son écosystème digital « maison », une interface ultra-optimisée, pensée pour les besoins réels des voitures électriques, comme la planification dynamique de la recharge. Ce n’est d’ailleurs pas le seul constructeur à faire ce choix ! Rivian, General Motors, Tesla et d'autres leur emboîtent le pas, en mode “no Apple CarPlay / Android Auto”, pour renforcer une expérience unique et renforcer la sécurité des données des utilisateurs.

Enjeu économique

Un autre game-changer est évidemment l’enjeu business : limiter la dépendance à Apple ou à d’autres applis, alors qu’une vraie bataille financière fait rage sur la voiture « Software Defined », ces plateformes où le logiciel fait la loi. Des millions investis dans la recherche et le développement d’interfaces, du multimédia et des AI embarquées… D’où l’intérêt de développer en interne, pour ne pas voir CarPlay prendre le contrôle du hardware du véhicule, au risque, à terme, que la solution d’Apple ne fasse plus le poids contre les OS constructeurs.

À l’inverse, Google semble déjà en pole position pour s’implanter directement dans les systèmes des marques avec Android Automotive OS, qui s’impose comme une solution intégrée, gérant à la fois les applis, la navigation et même certaines fonctions sensibles. Pour Apple, c’est la version CarPlay Ultra qui veut casser les codes, mais pour l’instant… ça ne marche qu’avec très peu de partenaires automobiles.

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