La prochaine Alpine A110 n’arriverait finalement qu’en 2027, et cette fois, la berlinette culte passera au tout électrique. Inspirée par l’A390, elle récupérerait certaines astuces de sa motorisation, mais la vraie idée qui circule, c’est un châssis pensé pour faciliter le démontage de la batterie afin de la remplacer lorsqu’elle aura vieilli. Objectif affiché: préserver la valeur historique et la valeur résiduelle de l’A110 à mesure que les technologies de batteries progressent. Une piste ambitieuse qui se heurte toutefois à des contraintes bien réelles.
Alpine veut-il vraiment aller chatouiller Porsche? La marque française lorgne déjà les segments où l’allemand règne et prépare des SUV à batteries pour tenir tête, par exemple, au Macan électrique. Reste l’énigme A110, dont le renouvellement a pris du retard. Le lancement ne devrait pas intervenir avant 2027, laissant du temps pour retoucher la conception d’un petit coupé sportif dont l’avenir n’a rien d’évident. Passer au zéro émission impose des compromis gigantesques pour contenir le poids, nerf de la guerre sur une A110. Avec un pack logé dans le plancher, faire des miracles relève aujourd’hui de la science-fiction, à moins d’adopter des matériaux ultra légers pour la coque et de rester sobre sur la capacité en kilowattheures. Tout l’enjeu: garder l’agilité signature sans sacrifier l’autonomie ni la tenue de route.
Comme tous les constructeurs de luxe, de niche ou de sport, Alpine va devoir affronter un casse-tête dans les années à venir: électrifier ses icônes sans plomber leur valeur de revente. On l’observe déjà sur le marché grand public, les électriques affichent des valeurs résiduelles plus volatiles que les thermiques et les hybrides. Sur des modèles passion, le phénomène risque même de s’amplifier. C’est précisément là que se niche l’idée d’une batterie évolutive pour l’A110, pensée pour rassurer les acheteurs.
Outre-Manche, Evo avance qu’Alpine travaillerait sur une intégration spécifique permettant, à long terme, de changer de batterie… et même de chimie, pour suivre les progrès. De quoi protéger la cote d’une A110 100 % électrique en conservant des performances au meilleur niveau, malgré le vieillissement naturel des cellules.
Philippe Krief, directeur des technologies de Renault Group et patron d’Alpine, confie d’ailleurs que la prochaine A110 reléguera l’actuelle au rang de modèle daté. Selon lui, la conception du nouveau cru fera paraître la génération en cours franchement dépassée – de quoi préparer le terrain au grand basculement.
Sur le plan technique, la petite berlinette pourrait reprendre le groupe motopropulseur de l’A390, avec, pourquoi pas, quelques chevaux en rab. Krief a fait ses armes chez Ferrari, notamment sur la 458 Speciale et la LaFerrari, avec une première expérience d’intégration de batteries dans une sportive. Son expertise nourrit l’idée suivante: rendre la batterie de l’A110 électrique remplaçable. Objectif double: permettre aux propriétaires de maintenir des performances optimales et profiter des dernières avancées des cellules, tout en limitant – en théorie – une partie de la dépréciation qui frappe souvent les électriques lorsque la chimie progresse plus vite que les voitures.
Sur le papier, la solution intrigue. Dans les faits, elle pose des questions terre-à-terre: qui acceptera d’investir, dans quinze ans, dans un nouveau pack sur une A110, vu le prix d’une batterie reconditionnée ou neuve? Le calcul ne sera peut-être pas rentable pour tous, l’A110 n’étant pas une hypercar. Mais l’approche a du sens pour des électriques appelées à vieillir au rythme de leurs batteries: elle peut offrir une deuxième jeunesse, prolonger l’usage, et mieux lisser la décote.
La plateforme APP de la future A110 aurait d’ailleurs été pensée, dès l’esquisse, pour accepter plusieurs énergies. De quoi adapter l’offre aux réalités de chaque marché. En Europe, la trajectoire semble aller vers toujours plus d’électrique; ailleurs, notamment aux États‑Unis, la part des modèles à batteries stagne sous les 10 %, et Alpine rêve justement d’y poser ses valises. Côté solutions, le groupe peut s’appuyer sur Geely et sur Horse, la co‑entreprise dédiée aux groupes motopropulseurs, qui a présenté récemment des moteurs thermiques ultra compacts. Ceux‑ci pourraient s’intégrer à des architectures électriques ou hybrides afin d’élargir le champ des possibles.
Il faudra bien cela pour permettre à l’A110 de croiser le fer avec les futures Porsche 718, attendues en versions électrique et thermique.
En filigrane, la question de la valeur perdure: entre future A110 et mythique Porsche 911, une LOA bien pensée offre souplesse et garanties. Pour explorer un leasing qui suit vos envies, voyez Joinsteer.
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