Les ambitions de Volvo sur le segment haut de gamme rencontrent aujourd'hui de sérieux obstacles. Malgré un positionnement innovant, la marque est confrontée à une réalité : ses nouveaux modèles, comme l’EX90, peinent à égaler les ventes de leur prédécesseur, le XC90, pourtant en fin de vie. Face à des conditions de marché extrêmes, Volvo tente de trouver la bonne stratégie pour sortir la tête de l’eau.
Volvo joue la carte de la transparence. La nouvelle berline électrique ES90, censée marquer un tournant technologique avec son nouveau software et une hausse de la cadence de production, ne remplit pas les objectifs de rentabilité. La raison ? Les redoutables droits de douane américains – jusqu’à 247,5 % sur les véhicules électriques produits en Chine. C’est un coup dur pour Volvo qui fabrique ce modèle avec son partenaire Geely. La marque doit aussi affronter une pression similaire, quoique moins sévère, du côté de l’Europe sur les véhicules importés de Chine. Résultat, Volvo prévoit une dépréciation exceptionnelle d’un milliard d’euros pour absorber ce contexte mondial défavorable.
« Face à l’évolution du marché, dont les taxes aux USA, les retards de développement ou de lancement de l’EX90 et la nécessité de prioriser certains investissements, nous avons dû réajuster nos projections de volume. Notre rentabilité sur ces modèles est revue à la baisse », résume le PDG de Volvo.
Concrètement, sur les six premiers mois de l’année, à peine un peu plus de 3 000 XC90 se sont écoulés, contre seulement 1 900 pour le tout nouvel EX90. Fait important : l’EX90 est fabriqué aux États-Unis, donc non affecté par les surtaxes. Mais sur ce marché, l’électrique ne représente encore qu’une petite part des ventes de voitures neuves, bien moins qu’en Europe ou qu’en Chine.
Face aux leaders chinois, allemands ou japonais du segment premium, Volvo joue sa carte sur l’EX60, attendu l’an prochain. Bonne nouvelle pour la stratégie mondiale de la marque : ce SUV compact sera assemblé en Europe, même si la production en Amérique du Nord, où le XC60 cartonne aujourd’hui, n’est pas encore confirmée. En tout cas, Volvo va devoir manier habilement sa logistique mondiale et ses choix de production pour conserver sa place dans le cœur des automobilistes américains – les taxes s’appliquant aussi aux modèles européens.
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