Volkswagen change la donne sur le marché chinois de l'électrique : tous ses modèles vendus en Chine seront bientôt équipés de l’aide à la conduite autonome développée par la start-up locale Xpeng. Ce choix fort marque l’abandon de la stratégie logicielle « maison » (Cariad), longtemps freinée par des retards, au profit d’une approche résolument tournée vers l’innovation agile chinoise. Pour le groupe allemand, c’est aussi l’ambition de séduire à nouveau la clientèle chinoise friande de technologie et d’expériences connectées, tout en accélérant sa mutation digitale.
L'info est désormais officielle : Volkswagen va intégrer la technologie XNGP (Xpeng Navigation Guided Pilot), un système d’assistance à la conduite semi-autonome rivalisant avec le fameux Tesla FSD, sur tous ses véhicules électriques destinés à la Chine à partir de 2026. C’est un SUV de taille moyenne, co-développé avec Xpeng, qui ouvrira le bal de cette nouvelle ère technologique.
Cette décision s’inscrit dans un partenariat beaucoup plus large entre VW et Xpeng : après avoir pris près de 5 % du capital du constructeur chinois, Volkswagen collabore désormais sur la plateforme électrique baptisée China Electronic Architecture (CEA). Cette base servira à tous les futurs modèles électriques Volkswagen en Chine. D’ailleurs, ce n’est pas une première pour le géant allemand : Audi, autre marque du groupe, a déjà engagé un partenariat techno similaire avec un acteur chinois pour son propre modèle destiné à la jeunesse urbaine.
En plus du logiciel d’aide à la conduite, Xpeng va fournir à Volkswagen sa puce Turing AI ADAS, dopant ainsi l’intelligence artificielle embarquée. Ce composant innovant, déjà intégré dans les Xpeng G6 et Xpeng G9, booste toutes les fonctionnalités de sécurité et de conduite intelligente. Il reste cependant une interrogation : la technologie restera-t-elle réservée au marché chinois ou pourrait-elle séduire ailleurs dans le monde ?
Tout cela chamboule les ambitions initiales de Volkswagen. En 2020, le constructeur avait lancé Cariad, une division interne voulue comme la future référence logicielle européenne, censée unifier et accélérer le développement tech pour toutes les marques du groupe. Mais le rêve s’est confronté à la réalité : trop de salariés, de cultures d'entreprise et de lourdeurs, jusqu’à ralentir l’arrivée de modèles électrifiés majeurs.
Plus récemment, Volkswagen a donc choisi l’agilité : l’expertise logicielle devient extérieure grâce à des partenaires innovants tels que Xpeng ou même l’américain Rivian. Cariad, de son côté, va se réinventer en plate-forme d’intégration et de coordination, gardant un pied dans certains domaines comme l’infotainment ou la gestion des updates. Mais la priorité désormais, c’est l’optimisation et la vitesse, quitte à renforcer la dépendance vis-à-vis des partenaires stratégiques. Par ce virage assumé, Volkswagen prouve qu’il veut rester dans le game mondial de l’électrique intelligent : s’appuyer sur les meilleurs, là où ils sont les plus avancés, pour offrir la mobilité la plus innovante – en Chine, et peut-être bientôt ailleurs.
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