Avec une sélection de premiers clients triés sur le volet, Tesla vient de franchir une étape majeure en dévoilant son service Robotaxi à Austin, Texas. Pour démarrer, seuls des Model Y totalement autonomes parcourent la ville, mais l’expérience est loin d’être un simple essai technique — c’est un vrai stress test, payant, à un moment charnière où la marque rêve déjà d’introduire ses Cybercab très bientôt.
Dans le sud d’Austin, devant un Starbucks, Dave Lee fait partie des tout premiers à tenter l’aventure Robotaxi. 14h30 : un Model Y s’arrête devant lui, conducteur invisible mais superviseur Tesla à côté. « On a l’impression de tourner un blockbuster ! », s’étonne Dave, submergé par l’émotion et l’innovation. Cette journée événement, réservée à une poignée de privilégiés, lance un test grandeur nature où chaque geste et chaque bug sont minutieusement observés.
Pour ce premier round planétaire, Tesla a déployé vingt Model Y équipés d’une version inédite du FSD v12.5, leur technologie de conduite autonome maison. Pas de Cybercab futuristes ici, seulement des SUV Model Y sillonnant un terrain de 77 km² – basta les autoroutes et le centre-ville ! Le ride coûte 4,20 dollars, n’embarque que deux passagers et reste réservé à une élite d’investisseurs, d’influenceurs et de méga fans Tesla.
Niveau sécurité, c’est la totale : à chaque trajet, un humain veille sur le siège passager avant, main sur une poignée qui peut arrêter la voiture instantanément. « C’est un rôle hyper réactif, même sans commandes classiques ! », glisse un ingénieur. À distance, Ashok Elluswamy — big boss de l’IA Tesla — observe les cent-douze premiers trajets et les 800 km déjà avalés depuis son centre de contrôle. Chaque sortie génère 4,7 Go de data : de l’or pour les équipes tech. L’opération est ultra cadrée : aucun service en cas de pluie, horaires restrictifs, et toute participation nécessite une identification biométrique via application.
Les premiers retours de testeurs plongent dans un univers fascinant où l’exploit technologique tutoie parfois le bug. Chuck Cook, star du FSD sur les réseaux, filme sa Model Y coincée derrière un camion mal garé : la bagnole recule juste comme il faut, avant d’enchaîner sur un créneau nickel. « Jamais vu ça en cinq ans ! Le système gère les blocages avec une vraie intelligence », s’enflamme Chuck.
À l’opposé, Dirty Tesla, un autre testeur, a vécu un gros coup de pression : quand il déclenche le bouton « stop immédiat », le Robotaxi fige tout en pleine circulation. « Le support téléphonique a mis 45 secondes à réagir. Carrément tendu quand tu bloques un carrefour ! », témoigne-t-il sur les réseaux sociaux.
Dans un autre cas, Tesla Daily capture en vidéo un virage gauche limite au croisement de South Congress et Stassney Lane, frôlant la voie inverse avant de corriger sa trajectoire. « Ce genre de couac rappelle les versions beta pas encore rodées. Ça prouve que l’IA galère encore en conditions complexes », analyse-t-il.
Côté expérience utilisateur, l’ergonomie pensée pour être simple montre ses failles. Sur la banquette arrière, un écran permet de piloter la musique (Spotify, Apple Music) ou de lancer un arrêt d’urgence… mais impossible de gérer la clim depuis l’interface. La surveillance est omniprésente : caméras et micros restent actifs, ce qui fait débat côté vie privée. « Savoir que Tesla observe tout, ça fait un peu Big Brother », glisse un testeur.
Au même moment, Waymo gère déjà plus de 1 500 véhicules autonomes dans six grandes villes américaines, et sa couverture à Austin surclasse largement celle de Tesla. Pour Rebecca Lindland de Cox Automotive, Tesla a l’avantage de rouler sur de simples Model Y transformés en véritables labos roulants… mais reste en mode prototype par rapport à Waymo. Elon Musk vise une accélération dingue dans les prochains mois avec des milliers de Robotaxi espérés rapidement, et bientôt les Cybercab sans volant ni pédales. Mais la concurrence chinoise, les défis politiques et la réglementation mettent une pression de plus en plus forte. La route vers une mobilité 100 % autonome est sans doute encore longue, mais l’aventure ne fait que démarrer !
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