
Voir rouler des Françaises jamais vendues officiellement aux États-Unis, ce n’est pas si rare: une fois le cap des 25 ans atteint, la loi américaine assouplit les règles d’import. Résultat, dès l’an prochain, on pourrait croiser chez l’Oncle Sam un monospace bien de chez nous, motorisé par un V6 essence et taillé pour faire tourner les têtes.
La preuve avec l’histoire insolite d’une Citroën Xsara break au volant à droite. Née au Japon — où la marque a toujours un catalogue costaud — cette « sac à dos » n’a pas coulé une retraite tranquille: un Américain l’a rapatriée, offrant à ce break français un destin XXL. Japon → USA, le voyage est facilité par une politique d’export entre les deux pays plutôt accueillante pour les véhicules légers. Ailleurs, c’est plus corsé… jusqu’à ce que la fameuse règle des 25 ans simplifie tout.

Parmi les ovnis les plus commentés du luxe à la française, il y a l’Avantime, lancé en 2001. Carrière courte, développement compliqué, mais aura culte. En 2026, ses 25 bougies le rendent éligible à l’import sans migraine côté US. Grand monospace chic, moteur essence V6, concept singulier: cocktail parfait pour collectionneurs et spéculateurs en quête de rareté européenne.
Petit rappel juridique: tout part de l’amendement de 1988 sur l’import auto américaine. Ce texte autorise un particulier à faire entrer un véhicule non conforme (pas homologué localement) pour un usage perso, sous caution et conditions. Et ces conditions sautent pour un cas précis: les véhicules étrangers non conformes âgés de 25 ans ou plus, considérés comme « de collection », sont exemptés des restrictions.
Avant, dans les années 60 à 80, on pouvait importer à peu près tout, sans limite d’âge. Le « marché gris » battait son plein, et un nom revient souvent: Mercedes. La rumeur veut que la marque ait mis la pression pour instaurer la règle des 25 ans. À l’époque, les volumes étaient dingues: on estime que près de 20 % des Mercedes roulant aux États-Unis arrivaient via ces circuits parallèles. Faire venir une Classe S d’Europe en bateau revenait parfois moins cher que chez le concessionnaire local. A un moment, près de 70 % des importations automobiles aux États-Unis étaient des Mercedes ! Pour comprendre comment ces autos étaient adaptées, la marque aurait même racheté des occasions afin d’examiner les modifications « US spec ».
Lors d’un contrôle, les bizarreries abondaient: une berline vendue comme une 500SEL « 1985 » se révélait en réalité être un millésime 1984; l’airbag annoncé n’était pas présent; et la barre anti-intrusion des portes, censée protéger en cas de choc, n’était qu’un simple tube d’acier déjà rouillé.
De quoi pousser Washington à resserrer la vis en 1988. Depuis, la règle est claire: on patiente 25 ans et le sésame s’ouvre, quelle que soit l’homologation d’origine. L’Avantime coche désormais la case: l’an prochain, l’icône hexagonale pourra officiellement poser ses roues sur le sol américain.

Journaliste auto (et un peu vélo). Fan de nouveautés, d’industrie, d’environnement et de tout ce qui fait bouger la mobilité.
En filigrane, des mythes subsistent: du Mercedes 300 SL aux ovnis comme l’Avantime, le rêve automobile se finance autrement. LOA, LLD, garanties et achat à distance: cap sur Joinsteer pour un leasing taillé sur mesure.

De l'achat, à la revente, au financement, en passant par les derniers projets de loi automobile, Voiture Malin est la référence de l'info automobile
