
RM Sotheby’s met sous le marteau une Ferrari 599 GTB Fiorano pas comme les autres: la dernière Ferrari sortie de Maranello avec trois pédales. Oui, une vraie manuelle. Icône d’une ère analogue en voie d’extinction, cette 599 est une licorne absolue et sans doute l’un des modèles les plus désirés du Cavallino. De quoi électriser les enchères… même si un détail pourrait dérouter quelques puristes européens encore.
Quand cette 599 GTB Fiorano quitte les ateliers de Maranello en 2012, personne n’imagine qu’elle tourne la page d’un mythe Ferrari. Selon RM Sotheby’s, le châssis n° 187007 serait le tout dernier exemplaire doté d’une boîte manuelle, faisant de lui, par extension, la dernière Ferrari jamais produite avec un levier de vitesses. Depuis la F355 F1, la marque a progressivement orienté sa clientèle vers les transmissions robotisées… et les acheteurs ont suivi. Sur la 599, seuls 30 exemplaires conservent la fameuse grille métallique, cette signature mécanique que les tifosi érigent en patrimoine. Livrée neuve à un client VIP de Hong Kong, remise en main propre et signée par l’ex-PDG Luca di Montezemolo, cette auto affiche seulement 6 600 km au compteur, autant dire neuve, avec une histoire limpide qui la rend encore plus irrésistible pour les collectionneurs.

Au-delà de cette boîte manuelle désormais introuvable au catalogue Ferrari, la 599 GTB Fiorano cache aussi sous son long capot une œuvre d’orfèvre de plus en plus rare: un V12 atmosphérique. Zéro électrification, même si la 599 a ouvert la voie avec le prototype HY-KERS. Ici, le douze-cylindres 6,0 litres développe 620 ch. Cet exemplaire profite en plus du pack HGTE (Handling Gran Turismo Evoluzione): suspensions raffermies, assiette abaissée, direction affûtée. Résultat: une 599 GTB plus précise, plus engageante. La configuration “Canna di Fucile” associée au cuir Cuoio respire l’élégance, l’habitacle dégouline de carbone, et une plaque gravée “The Final 599 GTB Manual” rappelle son statut à part. Un léger accrochage en 2016, réparé dans le réseau Ferrari à Yokohama, n’enlève rien à son pedigree ni à son attractivité pour qui cherche une GT pure et sensuelle.
Importée récemment au Royaume‑Uni, cette 599 GTB a pourtant un défaut bien concret: pensée pour l’Asie, elle a le volant à droite. Pas idéal pour rouler sur le continent, certes, mais cela ne change rien à sa portée symbolique: c’est la dernière Ferrari à boîte manuelle jamais produite. Treize ans plus tard, sa cote flirte avec le million d’euros et le mythe de la Ferrari “analogique” n’a jamais semblé aussi désirable. À l’heure où Maranello ne jure plus que par les doubles embrayages ultrarapides, cette 599 GTB rappelle qu’avant la course au chrono, le plaisir se mesurait aussi au clic métal contre métal. D’ailleurs, il se murmure qu’un certain Lewis Hamilton aimerait faire renaître ce son mythique en aidant à relancer une Ferrari à levier de vitesses, histoire de réconcilier performance, émotion et geste mécanique. Un manifeste pour l’authenticité, tout simplement, à l’ère des hypercars numériques.

Nouvelle ou ancienne, thermique ou électrique, l’automobile me fait vibrer depuis toujours. Au volant comme derrière l’écran, j’en parle avec passion et pédagogie, sans aucun snobisme, jamais.

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