L’Audi A8 s’apprête à souffler ses neuf bougies en 2026, et l’actuelle génération tirera sa révérence l’an prochain. Pendant qu’Ingolstadt planche à fond sur des modèles clés comme l’A3, silence radio sur la remplaçante de la limousine. En coulisses, rien n’est acté: le dossier patine, les scénarios s’empilent, et la marque hésite encore sur la direction à prendre. Le timing risque donc de s’allonger sérieusement encore.
Les ventes s’essoufflent — moins de 15 000 unités dans le monde en 2024 — et l’avenir ressemble à une mosaïque de points d’interrogation. L’Audi A8 reste dans le brouillard en 2025, sans signal clair d’amélioration à court terme. La marque, en pleine reorg avec un nouveau CEO décidé à doper le volume annuel de 400 000 voitures, doit arbitrer plusieurs chantiers chauds. L’A3 européenne pourrait basculer sur la plateforme SSP et devenir full électrique, mais que faire du vaisseau amiral ? Depuis l’irruption du Q8, la berline perd du terrain face à des SUV omniprésents, plébiscités par une clientèle fidèle mais vieillissante, tentée par une position de conduite plus haute et un accès plus facile. Résultat: la A8, comme la Mercedes Classe S (dans une moindre mesure), encaisse, tandis que BMW pousse fort sa Série 7 et surtout l’i7. Le prestige compte encore, mais la bataille se joue désormais sur d’autres terrains. Dans ce segment, chaque retard stratégique coûte cher à l’échelle mondiale aujourd’hui.
Fin 2026, la production de l’A8 D5 cessera à Neckarsulm. Face à une BMW Série 7 — et surtout l’i7 — fraîchement renouvelées et à une Mercedes Classe S toujours reine, la grande Audi joue en défense, notamment aux États‑Unis où la préférence pour les limousines demeure mais se fragilise chez certains clients premium.
Dans ce contexte, exister vraiment devient compliqué, surtout avec l’arrivée de modèles chinois ambitieux. L’image de marque protège encore ces limousines — hors Lexus LS — mais pour combien de temps avant que la pression asiatique ne grignote les derniers bastions ?
Pas question, toutefois, de laisser ce dossier s’éterniser. Selon Automobilwoche, le sujet met mal à l’aise le conseil d’administration: impossible, pour l’instant, de choisir clairement la voie technologique et industrielle de la prochaine A8 à venir.
Un temps, Audi devait récupérer la plateforme du futur Porsche K1, mais ce grand SUV a été mis en pause. Porsche préfère temporiser son vaisseau électrique pour relancer le thermique, vu un contexte commercial délicat. Résultat: Audi « recherche toujours une plateforme pour un successeur potentiel », confie un porte‑parole cité par la presse allemande, sans calendrier ferme ni choix d’architecture annoncé à ce stade.
Et si la relève 100 % électrique n’est pas priorité n°1, il faudra trancher vite: la base actuelle de l’A8 ne passera plus les futures normes européennes. Option possible: étirer l’architecture des récentes A5 et A6 hybrides pour fabriquer une A8 de transition. Pratique, certes, mais ça ressemble à du bricolage pour boucher une case au catalogue et ne pas abandonner le terrain à BMW et Mercedes, le temps qu’Audi affine sa stratégie produit et software. Objectif: garder visibilité, marges, et clients, sans perdre l’aura technologique face à demain.
Journaliste auto et un brin cycliste, je scrute autant l’innovation que l’industrie et l’environnement, avec une obsession: tout ce qui fait avancer la mobilité durable.
De l'achat, à la revente, au financement, en passant par les derniers projets de loi automobile, Voiture Malin est la référence de l'info automobile
