Chez Nissan, l'innovation ne tourne pas toujours rond ! Le constructeur japonais doit aujourd'hui gérer un sérieux revers sur ses moteurs essence dotés de la technologie VC-Turbo. Ceux-ci sont équipés de roulements qui, malheureusement, ne tiennent pas la route : ils s'usent prématurément, relâchent des fragments métalliques dans l’huile moteur et cela peut aller jusqu'à endommager gravement le bloc. Résultat : près de 500 000 Nissan et Infiniti passent à la révision, et certaines voitures pourraient bien se retrouver avec un moteur tout neuf.
Tout avait bien commencé, pourtant. Les ingénieurs de Nissan, qui traversent une période financièrement tendue, ont joué la carte de la rupture technologique avec le VC-Turbo. Ce moteur à taux de compression variable était censé révolutionner le secteur : grâce à de petits actionneurs placés sur les pistons, il adapte la puissance et l'efficacité en temps réel. Mais ce choix technique se retourne aujourd’hui contre la marque, alors même que sa trésorerie est sous tension.
Dans les faits, ce sont bien les roulements spécifiques du système VC-T qui tirent l'alarme. Soumis à des contraintes extrêmes et plongés dans l’huile chaude, ils s’usent trop vite. Et quand ils lâchent, ils génèrent un flot de minuscules copeaux de métal. Imaginez le carnage quand ces débris circulent, abîmant le reste du moteur ! Les techniciens Nissan ont une parade : lorsqu’un client se présente, ils procèdent à une vidange complète et analysent l’huile à la recherche de particules métalliques. Si tout va bien, simple changement d'huile pour les X-Trail ou Infiniti QX50. Pour le Rogue 1.5 trois cylindres, il faut également remplacer le carter d’huile.
Le problème prend de l'ampleur lorsque le moteur est touché sur des modèles récents équipés du VC-T (introduit en 2021). Là, Nissan n’a pas le choix : c’est le moteur entier qu’il faut remplacer, un coup dur pour le budget de la marque. Réparer uniquement les roulements coûterait trop cher en main d’œuvre et serait trop complexe. Au total, près de 500 000 véhicules Nissan et Infiniti en Amérique du Nord doivent donc passer en atelier. Qu’en est-il pour les modèles tels que le Qashqai e-Power vendus ailleurs ? La question de l'origine des roulements reste en suspens pour l'Europe, en attendant des précisions de Nissan.
D'autant que la pression médiatique ne relâche pas : avec la NHTSA (l’agence américaine de sécurité routière) qui multiplie les enquêtes et les consommateurs de plus en plus organisés, les marques européennes font tout pour éviter que le problème ne s’exporte sur le Vieux Continent.
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